Tegucigalpa, 14 septembre (Prensa Latina) Le Honduras vit aujourd’hui le scénario d’une nouvelle crise politique, après que le Conseil National Electoral (CNE) ait convoqué ce dimanche les élections de 2021 sans disposer d’une nouvelle Loi Électorale.
L’organe électoral, composé des trois principales forces politiques (Parti libéral, Parti de la liberté et de la refondation, et Parti national), a convoqué les élections primaires pour le 14 mars 2021, desquelles sortirons les candidats aux élections populaires à quatre niveaux : présidentielle, mairies municipales, députations au Congrès national et au Parlement centraméricain, signale le journal numérique Criterios.
Ce sera le processus précédant les élections générales, prévues pour le 27 novembre de l’année prochaine.
Le rejet de la convocation par plusieurs secteurs politiques est lié au fait que le Congrès national (Parlement) n’a pas approuvé la semaine dernière la nouvelle Loi électorale et des organisations politiques.
Cette réglementation constituait la garantie d’une convocation transparente capable d’éviter les fraudes électorales telles que celles enregistrées lors des processus de 2013 et 2017, qui dans les deux cas ont favorisé l’actuel mandataire Juan Orlando Hernández.
La nécessité d’une nouvelle loi électorale date notamment de la crise politique déclenchée par la réélection frauduleuse d’Hernández en 2017, plus importante que celle provoquée par le coup d’État de juin 2009 contre le président Manuel Zelaya.
Dans ce contexte politique, la communauté internationale a demandé l’adoption d’une nouvelle loi électorale, en plus d’un nouveau conseil national électoral et de la délivrance d’une carte d’identité différente afin d’éviter que les personnes décédées et les migrants ne puissent exercer leur droit de vote, comme cela a été le cas lors des précédentes élections.
Selon la juge du CNE Rixi Moncada, qui a dirigé l’entité jusqu’à jeudi dernier, la convocation lancée dimanche est inconstitutionnelle et illégale et doit être annulée parce qu’elle est basée sur le recensement de la fraude de 2017, sur lequel des milliers d’incohérences ont été signalées (notamment morts et migrants sur les listes électorales).
Moncada n’a pas participé à la convocation des élections primaires, ‘parce que les convoquer avec le recensement de 2017 équivaut au premier acte de la fraude électorale qui se prépare à l’horizon 2021’.
Parmi les principales accusations concernant la construction d’une nouvelle fraude, il convient de signaler la publication, ce samedi, de la convocation électorale au Journal officiel, sans attendre l’adoption de la Loi tel qu’il était prévu.
De nombreux secteurs estiment que tout ceci prévoit que les élections de l’année prochaine se dérouleront à l´abri de la même loi propice aux escroqueries de 2013 et 2017.
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