Washington, 15 septembre (Prensa Latina) Près de 9.000 enfants migrants non accompagnés ont été expulsés des États-Unis sans audience judiciaire en raison des restrictions imposées par l’administration de Donald Trump, révèlent des médias nord-américains.
Dans une déclaration officielle faite vendredi dernier, le chef adjoint de la Patrouille frontalière, Raúl Ortiz, a indiqué qu’au moins huit mille huit cents mineurs arrivés à la frontière sud sans leurs parents ont été rapidement expulsés dans le cadre d’une politique d’urgence adoptée lors de la pandémie de la Covid-19.
En plus d´informer de ce chiffre, qui n’avait pas encore été rendu public, Ortiz a soutenu que depuis l’imposition de restrictions frontalières le 20 mars dernier, l’agence a expulsé plus de 159.000 personnes, dont 7.600 membres de familles avec enfants.
« Les chiffres sont stupéfiants », a déclaré à la chaîne CBS News la directrice exécutive du Centre juridique des défenseurs des immigrés, Lindsay Toczylowski.
Sachant la peur qu’ont tant d’enfants qui viennent ici en quête d’asile, découvrir que notre gouvernement les a littéralement renvoyés aux mêmes endroits qu´ils ont fui en si grand nombre m’a vraiment laissé à bout de souffle, a-t-elle manifesté à ce média.
À la suite d’un ordre émis par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, des fonctionnaires du Département de la Sécurité Nationale ont suspendu les protections humanitaires pour la plupart de ceux qui franchissent la frontière, au motif que la loi de santé publique annule les garanties d’asile et d’immigration pendant la pandémie.
Au lieu de placer les migrants dans des procédures d’expulsion régulières et de transférer la plupart des enfants non accompagnés à l’agence des États-Unis pour les réfugiés, comme l’exige la Loi de 2008 contre la traite des personnes, les gardes-frontière effectuent ces expulsions rapides.
Les données sur la question ont été rendues publiques dans le cadre d’un appel interjeté par le gouvernement contre une récente décision de justice condamnant l’utilisation croissante d’hôtels pour détenir des enfants migrants, plutôt que d’installations autorisées et surveillées.
Dolly M. Gee, juge de district fédéral, a déclaré la semaine dernière que la détention d’enfants migrants dans des hôtels n’était pas sans danger et a ordonné à l’administration de mettre fin à cette pratique avant le 15 septembre.
Mais Ortiz et d’autres officiels prétendent que l’exécution de cette décision mettrait en danger le public et interférerait avec les efforts pour contenir la Covid-19, et ont donc demandé à la Cour d’appel du 9e circuit de Californie de bloquer la décision de la juge.
La controverse suscitée par le traitement des mineurs immigrés pendant la pandémie s’ajoute aux polémiques continues que provoquent les politiques migratoires de Donald Trump, qui veut diminuer l’immigration tant illégale que légale dans le pays.
peo/mem/mar