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Trump, ni cigares ni mojitos cubains pour ses compatriotes

Par Orlando Oramas Leon

La Havane, 25 septembre (Prensa Latina) Si cela ne dépendait que du président Donald Trump, aucun de ses compatriotes ne pourrait aujourd’hui jouir du plaisir de fumer un bon cigare, déguster un Cuba Libre ou séjourner dans un hôtel de son choix à Cuba. 

Ce sont quelques-unes des dispositions mises en place par le gouvernement des États-Unis pour renforcer le blocus contre la petite île voisine, qui montrent que cette politique de siège nuit aux propres compatriotes du président Donald Trump.

Depuis ce 24 septembre entrent en vigueur des règlementations que le gouvernement du pays autoproclamé le plus libre du monde impose à ses citoyens.

Ainsi, les importations personnelles de rhum et de cigares de l’île (lire ce qu´on appelle « souvenir ») ainsi que l’hébergement sur une liste d’hôtels de la nation caribéenne sont interdits.

À première vue, tout indique une nouvelle recrudescence de la politique de blocus économique, financier, commercial, et plus encore, que Washington exerce depuis près de 60 ans contre l’île.

Bien sûr, c’est l’heure des élections et Trump cherche sa réélection, y compris les votes des cubano-américains de Floride, un État clé pour le nombre de délégués électoraux qu’il apporte et où ses chances de gagner ne sont pas claires.

Les sondages avancent une disputent serrée avec le candidat démocrate, Joseph Biden, qui a un avantage avec la communauté portoricaine, qui ne pardonne pas à Trump son mépris suite à l’ouragan Maria.

Trump ne devrait pas non plus se faire beaucoup d’illusions sur la faveur des afro-américains en Floride.

Ce n’est pas un hasard si le nouveau paquet de sanctions contre Cuba arrive quelques jours après que le mandataire ait reçu le soutien peu honorable des dirigeants de ce qui reste de la brigade mercenaire, connue sous le nom de 2506, qui a subi une défaite écrasante à Playa Girón (Baie des Cochons) en avril 1961.

Cette « armée » a été le fer de lance envoyé par un autre président, John F. Kennedy, avec une junte de gouvernement et un président de facto désignés, pour tenter de renverser la jeune Révolution cubaine.

La 2506, qui comprenait des assassins, des propriétaires terriens et des sbires de la dictature de Fulgencio Batista, fut restituée à Washington par un troc de médicaments et de compotes, bien que ceux qui étaient redevables à la justice aient dû faire face aux tribunaux cubains.

Maintenant, les dirigeants de cette troupe vaincue ont remis un prix de consolation à Donald Trump, qui l’a reçu reconnaissant.

Quelques jours ont suffi pour que le gouvernement des États-Unis, fidèle à sa pratique, impose d’autres interdictions à l’encontre de Cuba, y compris l’élimination de la pratique consistant à autoriser la participation ou l’organisation de conférences, séminaires, expositions et événements sportifs bilatéraux.

À compter de cette date, les citoyens, les résidents et les entreprises soumis aux lois nord-américaines devront demander une autorisation ou une licence spécifique pour ces activités.

Dans la pratique, il n’y a pas grand-chose de nouveau dans les sanctions qui viennent s’ajouter à une liste déjà longue contre La Havane.

Il n’est nouveau que le marché des États-Unis est fermé à tous les produits cubains, y compris ceux qui sont reconnus mondialement comme le rhum, les fameux havanes, et y compris d’autres qui peuvent représenter des besoins pour la vie humaine, comme des nouveaux médicaments et produits biotechnologiques pour lesquels Cuba occupe des positions de pointe.

En outre, Trump avait déjà interdit les voyages touristiques à Cuba, les vols charters, les croisières, les arrivées d´avions et de bateaux privés, et y compris mis fin aux contacts dits de ‘peuple à peuple’, une atteinte au droit citoyen reconnu par la Constitution de l’Union Américaine.

Avec le blocus imposé à Cuba, le président Donald Trump transforme ses compatriotes en citoyens de seconde zone, avec des droits bafoués.

C’est paradoxal de nos jours, quand des centaines de leurs voisins touristes canadiens commencent à remplir les hôtels de cayos dans le centre-nord de l’île, protégés par les certifications et les mesures sanitaires établies face à la Covid-19.

Mais les Canadiens, les citoyens et représentants d’autres nations sont aussi victimes de ce triple siège qui frappe quiconque ose violer le vaste échafaudage d’interdictions qui constituent la politique de blocus.

Pour cela, il y a notamment la loi Helms-Burton, dont le Titre III ouvre la voie à des poursuites judiciaires devant les tribunaux nord-américains contre des entreprises de pays tiers ayant des intérêts dans la plus grande des Antilles, sous prétexte de ‘trafiquer’ des biens étasuniens nationalisés dans le respect de la loi.

En vertu du titre IV de cette même législation, des sanctions sont prévues à l’encontre des dirigeants de sociétés, et les membres de leur famille, signalés pour ne pas avoir respecté le blocus.

Il reste un peu plus d’un mois avant l’élection présidentielle du 3 novembre aux États-Unis. Il ne faut pas s’étonner que le gouvernement nord-américain actuel envisage de nouvelles interdictions et sanctions à l’encontre de Cuba et de ses partenaires commerciaux.

Ni que ces mesures ne visent à restreindre les libertés de ses propres citoyens, qui ont à près de 90 milles une île qui, bien que petite, a beaucoup à leur offrir.

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