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Les États-Unis renforcent leur tutelle sur des secteurs d’opposition au Venezuela

Par Maurice Garcia Menéndez

Caracas, 21 novembre (Prensa Latina) Les rencontres mensuelles de leaders de l’opposition vénézuélienne avec le Bureau Extérieur pour les Affaires du Venezuela, rattaché au Département d’État, approfondissent la subordination de ce secteur à la politique des États-Unis.

Washington renforce sa tutelle à un moment où les forces hostiles au gouvernement vénézuélien font face à leur plus grave crise de fragmentation et de perte de soutien populaire, selon des porte-parole gouvernementaux.

Ces réunions visent à répondre aux critiques de hauts fonctionnaires de l’administration de Donald Trump face au manque d’unité au sein des directions de l’opposition, révélant à l’unisson comment le Département d’État administre l’opposition en servant de médiateur face aux rivalités et à l’absence de leadership.

Les « ateliers de conseil » se sont accrus à la suite des déclarations de Trump dans l’État de la Floride en juillet dernier, où il a admis que Juan Guaidó, député que la Maison Blanche reconnaît comme président en charge du Venezuela, semble perdre son « autorité ».

À cet égard, le dirigeant du parti Solutions pour le Venezuela (d´opposition), Claudio Fermín, a noté qu’il existe un groupe de Vénézuéliens à qui ‘on a mis dans la tête que le protagoniste est le président des États-Unis’, en référence à des politiciens d’opposition soumis aux directives de fonctionnaires nord-américains.

Du bureau de l’ambassade des États-Unis à Bogota, en Colombie, et sous la direction de son personnel, naissent des stratégies telles que le dénommé Pacte unitaire lancé par le député Guaidó, qui a échoué dans son objectif de consolider la création d’un front commun au sein de l´opposition.

Washington et l’opposition considérée comme extrémiste s’accordent sur le fait de ne pas reconnaitre les élections législatives convoquées pour le 6 décembre prochain, tout en prétendant organiser une consultation populaire parmi ses partisans pour obtenir le soutien de l’extension du gouvernement provisoire autoproclamé.

Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a dénoncé la coordination de ce plan comme un boycott du processus électoral pour renouveler l’Assemblée Nationale (parlement unicaméral).

Selon les autorités vénézuéliennes, Guaidó, avec le soutien des États-Unis et dans le but de délégitimer les élections, a exercé des pressions et, dans certains cas, offert des dollars compensatoires, pour inciter ses « collègues » à s’abstenir de se présenter comme candidats ou à soutenir le processus électoral.

Une autre manœuvre d’ingérence de l’administration Trump consiste à imposer ses dénommées sanctions à des opposants qui ont assumé la voie démocratique et se sont présentés comme candidats à un siège au Parlement.

Ce mécanisme de pression a cherché à décourager la participation électorale et a été rejeté par les principales forces politiques du pays d’Amérique du Sud, qu’il s’agisse du gouvernement ou de l’opposition démocratique.

En conséquence, le dirigeant de l’opposition Henrique Capriles a annoncé le retrait de son soutien à l’organisation des élections, tandis que d’autres, comme le président du parti Action démocratique (AD), Bernabé Gutiérrez, n’ont pas succombé aux actions punitives de Washington et ont continué leur campagne.

Paradoxalement, alors que le Département d’État promeut l’unification de l’opposition, sa ligne subversive et d´ingérence a été l’une des principales causes de la fracture de ce secteur politique; plusieurs groupes pourtant hostiles au chavisme se sont publiquement dissociés de cet agenda et ont condamné la soumission et l’aventure putschiste de l’extrême droite.

Dans cette ligne d’action, le bloc politique Alliance démocratique a marqué une distance par rapport à Washington et Guaidó, en annonçant qu’ils s´égarent de l’esprit de générosité, de dévouement, de nationalisme et de responsabilité envers le pays.

Divers porte-paroles de la coalition formée par Avancée Progressiste, le Comité d’organisation politique électorale indépendante (Copei), Le changement, Changeons et Action démocratique ont convenu que leur arrivée au Parlement, s´ils sont élus, vise à sauver l’ordre institutionnel et à en faire la principale scène du dialogue politique.

L’opposition radicale s’est récemment conformée au Cadre pour la transition démocratique au Venezuela, élaboré par les États-Unis, qui conditionne l’assouplissement des mesures coercitives d’asphyxie économique, dans le cadre de la politique de changement de régime, à la démission du président Maduro.

Le passage éventuel à une administration démocrate dirigée par Joe Biden aux États-Unis pourrait influencer la mise en œuvre tactique de ces plans, mais pas l’objectif stratégique de subvertir les bases du processus bolivarien.

Le 23 janvier 2019, le Venezuela a rompu ses relations diplomatiques avec les États-Unis à la suite du soutien de Donald Trump à l’auto-proclamation de Juan Guaidó en tant que président en charge du pays, acte d’usurpation perçu à Caracas comme une tentative de coup d’État.

Parallèlement au soutien au prétendu gouvernement parallèle, Washington a intensifié au cours des deux dernières années sa politique d’asphyxie économique par la mise en œuvre de mesures coercitives et de gel des avoirs vénézuéliens à l’étranger, afin de créer les conditions d’un soulèvement social dans la nation sud-américaine.

Les autorités vénézuéliennes ont en outre dénoncé au cours de cette période les implications nord-américaines dans des plans violents contre le pays, tels que le putsch raté du 30 avril 2019 et l’incursion terroriste avortée du 3 mai dernier.

peo/arb/Wup/Mgm

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