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Amérique Latine, la grande victime économique de la Covid-19

Par Teyuné Diaz Diaz

La Havane, 26 décembre (Prensa Latina) Avec une chute du produit intérieur brut de 7,7 pour cent, l’Amérique latine est la région du monde la plus touchée par la pandémie de la Covid-19, dont l’impact réel est encore inconnu mais qui durera plusieurs années.

Selon une étude récente de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal), un rebond de 3,7 % est prévu pour 2021, mais les niveaux d’activité antérieurs à la maladie, déjà faibles depuis une décennie, ne seront pas atteints.

À cela s’ajoute la faiblesse du marché du travail, avec un chômage qui s’élevait à 8,1 % à la fin 2019. À cette date, l’Organisation internationale du Travail (OIT) prévoyait une augmentation du chômage à 8,4 % d’ici à 2020, mais cette estimation ne tenait pas compte des effets néfastes de la Covid-19, ni de l’impact terrible qu’elle aurait sur le monde. 

Un autre rapport de la Cepal et de l’OIT révèle qu’au cours du seul deuxième trimestre de cette année, quelque 47 millions de personnes ont perdu leur emploi, et que les perspectives de reprise ne sont guère encourageantes, car si le taux de croissance se maintient à 3 %, les niveaux prépandémiques peu glorieux ne seraient atteints qu´en 2023.

Le comportement du commerce international est également gravement affecté. Depuis le mois d’août, la Cepal a prévu un recul de 23 pour cent, chiffre supérieur à celui enregistré lors de la crise financière de 2009 quand il a baissé de 21 pour cent.

À cela s´ajoute l’effondrement de 50 pour cent du tourisme, qui entraînera une chute des exportations de services en déclin depuis 2019. Rien que de janvier à mai, la valeur des expéditions régionales vers les États-Unis, vers l’Union européenne et vers les pays intrarégionaux a chuté de 22,2 %.

Le comportement de la dette est tout aussi choquant.

À la fin de 2020, la région consacrera 57 pour cent des revenus du commerce des biens et des services au remboursement de la dette extérieure, plus de la moitié de ce qu’elle perçoit, explique le directeur du Centre d’études de l’économie mondiale, Ramón Pichs.

Le chercheur rappelle que l’activité des créanciers est de gérer la dette de manière à ce que ce service leur rende des intérêts et c’est pourquoi ils tirent de plus en plus de recettes générées par ces économies, indépendamment de la catastrophe sanitaire mondiale.

Pour l’Amérique latine et les Caraïbes, la liste des maux économiques persiste, comme c’est le cas de l’investissement étranger direct (IED), caractérisé par l’incertitude quant à la reprise après la crise sanitaire, et conjugué à la combinaison de l’offre, de la demande et de politiques efficaces.

Depuis le mois d’août, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement prévoyait une diminution des flux d’IED de 40 pour cent par rapport à 2019, année où l’investissement avait enregistré une modeste hausse de 3 pour cent après des chutes considérables en 2017 et 2018.

Ce scénario économique complexe de l’Amérique latine se caractérise par des disparités structurelles historiques, une marge d’action budgétaire limitée, des inégalités, une faible couverture sociale, une forte informalité professionnelle, une hétérogénéité de la production et une faible productivité

La Cepal appelle donc à la mise en œuvre de politiques visant à soutenir un changement structurel progressif qui permette d’accroître la productivité et de parvenir à l’inclusion sociale, à l’égalité et à la viabilité environnementale.

Outre la mise en œuvre de politiques visant à relancer l’économie de façon durable et inclusive.

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