Londres, 4 janvier (Prensa Latina) Les défenseurs de Julian Assange et de nombreux journalistes ont salué aujourd’hui le refus de la justice britannique d’extrader le fondateur de Wikileaks vers les États-Unis, mais ont critiqué le fait que la décision ait été prise uniquement pour des raisons de santé.
S’il cela n´avait pas été en raison de l’état de santé fragile d’Assange, il aurait déjà été extradé, a assuré l’ancien d´Équateur Fidel Narváez quelques minutes après que la juge Vanessa Baraitser ait annoncé son verdict au sein de la cour criminelle londonienne d’Old Bailey.
Dans des déclarations à la presse à l’extérieur du tribunal, l’ancien diplomate a déclaré que la juge avait toujours soutenu les arguments présentés par le ministère public des États-Unis, qui veut juger le journaliste australien pour avoir diffusé sur Wikileaks des milliers d’archives secrètes de la diplomatie et des militaires nord-américains.
Pour tous ceux qui étions au tribunal, c’était comme si nous écoutions les procureurs étasuniens, a souligné Narváez, qui a averti que la liberté d’expression continue d’être attaquée.
La juge Baraitser a nié, par exemple, que les accusations d’espionnage et de piratage informatique présentées par les États-Unis, et qui entraîneraient une peine de prison pouvant aller jusqu’à 175 ans, avaient un arrière-plan politique, comme l’a affirmé la défense tout au long du procès.
La juge a également affirmé que le droit à la liberté d’expression n’autorisait pas Assange à rendre publiques les archives secrètes, et a y compris estimé que la justice nord-américaine respecterait ses droits et lui garantirait un procès équitable.
Ce n’est qu’à la fin de la lecture du verdict que Baraitser a accepté l’opinion exprimée par plusieurs psychiatres et psychologues lors du procès selon laquelle Assange souffrait de dépression et risquait donc de mettre sa vie en danger s’il était envoyé aux États-Unis.
Selon Narváez, en plus d’accepter l’évaluation médicale de l’état de santé du cyber-activiste, la juge a reconnu les conditions oppressives du système carcéral américain.
Pour sa part, l’actuel rédacteur en chef de Wikileaks, Kristinn Hrafnsson, a considéré que le verdict représente une victoire pour Assange, mais pas nécessairement pour le journalisme.
Le Syndicat national des journalistes du Royaume-Uni s’est également félicité du fait que la justice britannique n’autorisait pas l’extradition de son collègue de 49 ans, mais a également critiqué l’argument avancé pour justifier cette décision.
La juge a rejeté le cas présenté par la défense selon lequel les charges contre Assange étaient liées au travail quotidien de la plupart des journalistes d’investigation, laissant donc la porte ouverte au gouvernement des États-Unis pour porter des accusations similaires à l’avenir contre n’importe quel journaliste, a déclaré le syndicat.
L’accusation nord-américaine a annoncé qu’elle ferait appel du verdict de la justice britannique, alors que l’équipe de défense d’Assange a déclaré qu’elle déposerait mercredi une demande de libération sous caution du cyber-activiste.
Assange est détenu dans une prison de haute sécurité à la périphérie de Londres depuis son arrestation au sein de l’ambassade d’Équateur en avril 2019.
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