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De l’euphorie à la déception dans le cas Assange

Par Néstor Marin

Londres, 6 janvier (Prensa Latina) Le découragement s’est emparé aujourd’hui des partisans et avocats de Julian Assange, qui espéraient le voir libéré sous caution après que la justice britannique ait refusé son extradition aux États-Unis 48 heures plus tôt.

La décision de rejeter la demande de libération sous caution est décourageante et contradictoire, a assuré à Prensa Latina l’ex-consul équatorien à Londres Fidel Narváez devant la Court of Magistrates de Westminster.

Ce mercredi, la juge de district Vanessa Baraitser a décidé que le fondateur de Wikileaks devait rester en prison jusqu’à la fin de la procédure d’appel engagée par les procureurs nord-américains.

Selon Narváez, la contradiction réside dans le fait que la juge a refusé lundi dernier de remettre Assange au gouvernement états-unien en raison des préoccupations concernant son état de santé mentale qui pourrait le conduire au suicide, et qu´elle décide maintenant qu’il doit rester dans une prison de haute sécurité au Royaume-Uni.

Il n’y a pas de raison de le garder en prison si ce n’est la poursuite de la persécution, qui, comme nous le voyons, n’a pas pris fin, a déclaré l’ancien diplomate, qui a partagé avec le journaliste australien une bonne partie des sept années qu’il a passé à l’ambassade d’Équateur à Londres.

Le Britannique Craig Murray, qui était ambassadeur du Royaume-Uni en Ouzbékistan avant de devenir militant politique et défenseur des droits de l’Homme, a également été surpris et désabusé par la décision de Baraitser.

Nous sommes tous déçus, car nous espérions qu’après avoir refusé l’extradition lundi dernier, la cour lui accorderait aujourd’hui la libération sous caution, a commenté Murray à Prensa Latina.

De l’avis de l’activiste, il est illogique et injuste qu’une personne dont l’extradition a été refusée soit maintenue en prison pendant l’examen de l’appel interjeté par la partie perdante.

Narváez et Murray ont exprimé cependant espérer que la Haute Cour de Londres revienne sur la décision de la juge et libère Assange.

Ce n’est pas la fin du chemin, il y aura un appel et nous espérons que cette cour aura plus de sens de la justice, a souligné l’ancien diplomate équatorien.

Les États-Unis veulent extrader Assange pour le juger pour 17 chefs d´accusation d’espionnage et un de conspiration en vue de commettre un piratage informatique, qui au total pourraient cumuler une peine maximale de 175 ans de prison.

Les accusations reposent sur la publication sur Wikileaks de milliers d’archives secrètes qui ont révélé des crimes de guerre commis par les troupes étasuniennes en Irak et en Afghanistan et des évaluations compromettantes faites par des diplomates du Département d’État sur des gouvernements et des dirigeants politiques étrangers, entre autres documents.

Bien qu’elle ait refusé l’extradition lundi dernier, la juge britannique a accepté la plupart des chefs d’accusation présentés par les procureurs nord-américains et a réfuté l’argument de la défense selon lequel l’affaire avait des motivations politiques.

Elle a expliqué que son refus de le livrer aux États-Unis était fondé sur le fait qu’elle partageait l’opinion exprimée par plusieurs psychiatres et psychologues au cours du procès selon laquelle Assange souffrait de dépression, et qu´il risquait donc de mettre sa vie en danger s’il était livré aux États-Unis.

Ce mercredi, elle a cependant invoqué la précédente violation de caution commise par le fondateur de Wikileaks en 2012, lorsqu’il s’est réfugié au sein de l’ambassade d’Équateur, pour le contraindre à rester en prison pendant que l’appel du Département de la Justice nord-américain est en cours.

peo/jf/nm

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