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Le bon sens doit prévaloir dans les relations avec Cuba

Par Alain Valdes Sierra

La Havane, 8 février (Prensa Latina) La primauté du bon sens dans la politique des États-Unis et de la Colombie à l’égard de Cuba est la ligne soutenue par des personnalités mondiales qui demandent la radiation de l’île de la liste unilatérale nord-américaine des pays qui parrainent prétendument le terrorisme.

The Elders, organisation basée à Londres, au Royaume-Uni, et qui rassemble des personnalités telles que d’anciens mandataires, des défenseurs des droits de l’Homme et des militants pour la paix, a adressé une lettre au nouveau président des États-Unis, Joe Biden, pour demander le retrait de la désignation de Cuba comme ‘État parrain du terrorisme’.

Ce groupe s’est déclaré préoccupé par cette situation et a rappelé le long bilan de l’île en matière de consolidation de la paix, notamment en tant que siège et garant des négociations entre l’État colombien et les groupes d’insurgés.

Pour The Elders, il ne s’agit pas seulement de défendre le travail de Cuba en faveur de la coexistence pacifique, mais aussi de démentir le fait que l’île sape cette aspiration de générations de Colombiens.

Pendant des décennies, La Havane a encouragé et accueilli des tentatives de dialogue pour la paix dans le pays sud-américain, le plus réussi s’est conclu par la signature en 2016 de l’Accord de Paix entre l’État, alors présidé par Juan Manuel Santos, et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple (FARC-EP), maintenant démobilisées.

Un dialogue similaire a été tentée sous l’administration actuelle d’Ivan Duque avec l’Armée de Libération Nationale (ELN), cependant l’attentat contre l’École des Cadets de Police Générale Santander en 2019, dont la responsabilité a été revendiquée par une branche de l’ELN, a fait échouer le processus.

Le gouvernement de Duque a ensuite demandé à Cuba l’extradition des guérilleros négociateurs pour les traduire en justice, mais La Havane, en sa qualité de garant du processus et sur la base des principes convenus pour le dialogue, a refusé.

Comme convenu en cas de rupture des pourparlers, ‘le retour en toute sécurité de la délégation de négociateurs dans les camps de l’ELN doit être garanti’, comme l’a indiqué à l’époque la chancellerie cubaine.

En raison de la position de La Havane, Washington a de nouveau inscrit l’île sur la liste des pays qui parrainent le terrorisme, dont elle était sortie en 2015, et dans laquelle elle n’aurait pas déjà pas dû se trouver, à la suite du processus de normalisation des relations bilatérales mené par les présidents Barack Obama et Raúl Castro.

Ce contexte a également été utilisé par la droite politique colombienne pour réduire au minimum les relations entre Bogota et La Havane.

The Elders, fondé en 2007 par le dirigeant sud-africain Nelson Mandela, a souligné dans son appel à Biden qu’aucun État ne doit faire face à des répercussions négatives en aidant à faciliter les accords de paix.

En outre, ce groupe a appelé au respect et à la reconnaissance du rôle essentiel que jouent régulièrement les pays médiateurs dans les processus de paix partout dans le monde.

L’opinion des Elders est appuyée par l’ancien président colombien Santos qui estime que ‘Cuba doit être applaudie pour le rôle crucial qu’elle a joué en aidant à mettre fin à des décennies de conflit et à faciliter la réconciliation en Colombie. Les pays qui facilitent les processus de paix méritent nos remerciements et notre reconnaissance’.

Elle coïncide également avec celle d’une vingtaine de sénateurs colombiens de diverses tendances politiques, qui ont demandé à Duque de valoriser davantage les relations avec Cuba en fonction de sa contribution aux processus de paix au cours des quatre dernières décennies.

‘Ces actions ont été cohérentes et fiables, ce qui a permis aux gouvernements colombiens de diverses origines politiques de reconnaître son action en tant qu’État artisan de paix et, par conséquent, d’entretenir les meilleures relations diplomatiques’, ont signalé les législateurs dans une lettre adressée au mandataire. 

L’appel est de préserver le bon sens et de reconnaître les mérites d’une nation qui, au cours des 60 dernières années, a été victime de ce fléau, mais qui s’efforce de construire la paix comme principe de coexistence entre les peuples, comme le soulignent de nombreuses personnalités.

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