Port-au-Prince, 22 février (Prensa Latina) Des milliers d’Haïtiens sont à nouveau descendus dans les rues hier pour protester contre le Gouvernement et ce qu’ils considèrent comme une extension inconstitutionnelle du mandat présidentiel de Jovenel Moïse.
Réunis sur le viaduc de Delmas, rebaptisé Carrefour de la résistance, les manifestants ont demandé à Moïse de respecter la Constitution, notamment l’article 134-2 qui définit les mandats présidentiels lorsqu´une élection présente des irrégularités.
La mobilisation a été convoquée par la Commission protestante contre la dictature en Haïti, une structure récemment créée au sein de ces églises chrétiennes, à laquelle se sont jointes des organisations sociales et des sympathisants de l’opposition.
Les manifestants ont appelé la communauté internationale à retirer son soutien au mandataire, qu’ils accusent également de corruption, de mauvaise gestion et de diriger un gouvernement autocratique.
Ils réclamaient également la fin des persécutions politiques par des messages de soutien envers l’ancien maire de Port-au-Prince, Youry Chevry, qui s’est enfui en République Dominicaine voisine après que la police ait émis un mandat d´arrêt pour meurtre et conspiration. Depuis le 7 février dernier, la crise sociopolitique en Haïti s’est accentuée par des mouvements récurrents de protestation, des grèves générales et la fermeture d’écoles et d’autres établissements.
À cette date, les partis d’opposition et un grand nombre d’organisations sociales, le pouvoir judiciaire, les fédérations d’avocats, entre autres, ont estimé que le mandat de Moïse avait pris fin, conformément aux dispositions constitutionnelles, bien que le président rejette cette interprétation.
La semaine dernière, le mandataire a inhabilité trois juges de la plus haute instance judiciaire du pays liés au gouvernement transitoire nommé par l’opposition, et quelques jours plus tôt, il a dénoncé avoir été la cible d’une tentative de coup d’État et d’assassinat.
Pour le moment, il assure qu’il se maintiendra à son poste et prépare des élections et un référendum pour modifier des lois en vigueur.
Pour leur part, les forces contestataires ont annoncé un nouveau calendrier de mobilisations antigouvernementales pour cette semaine et ont appelé la population de manifester massivement dans les rues.
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