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De nouveaux détails concernant des faux positifs révélés en Colombie

Bogota, 10 mars (Prensa Latina) De nouveaux détails concernant les faux positifs en Colombie ont révélé lundi par des médias locaux à partir de témoignages de militaires devant la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP).

Ces déclarations ont été consignées dans un document élaboré par le Collectif des avocats José Alvear Restrepo (Cajar) qui représente les familles de victimes d’exécutions extrajudiciaires et rend publics les critères de choix, les profils et les liens entre l’armée et les paramilitaires.

Selon le quotidien El Tiempo, il s’agit des témoignages de 32 officiers du bataillon El Popa, qui opère dans le département de Cesar et est l’une des unités militaires ayant le plus d’affaires liées à des enquêtes sur ces crimes.

Faux positifs est le terme utilisé ici pour désigner l´assassinat de civils par des militaires et signalés comme combattants ennemis pour justifier la politique gouvernementale dans le contexte du conflit interne qui a opposé l’État à des organisations de guérilla, paramilitaires et criminels.

L’enquête indique que le choix des cibles a été fondé sur des critères tels que l’origine indigène, le handicap physique ou fonctionnel, ou le fait d’appartenir à la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).

Étaient également éligibles les personnes en situation de précarité économique, sans papiers et démobilisées des groupes armés illégaux.

Une autre donnée importante que révèle le document du Cajar à partir des témoignages recueillis auprès de la JEP est celle des liens entre l´armée et les paramilitaires, qui ont conjointement coordonné des actions contre des cibles choisies pour les faire passer pour des victimes au combat.

Plusieurs des militaires qui ont comparu devant la JEP ont par ailleurs déclaré qu’elles n’avaient jamais combattu les Unités d’autodéfense de Colombie (AUC, organisation paramilitaire) et que les pertes attribuées à ce groupe étaient en fait des cibles fournies par ces propres forces d’autodéfense.

En outre, des membres de l’AUC ont été employés comme guides pour identifier les insurgés présumés à éliminer.

Parmi les irrégularités commises par l´armée figure également l’attribution de vêtements ou d’insignes pour relier les victimes aux groupes insurgés, comme se fut le cas pour l´ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP).

Suite aux récentes enquêtes, la JEP a multiplié par trois le nombre de faux positifs reconnus dans le pays en le portant à 6.402 cas identifiés de 2002 à 2008, période au cours de laquelle Álvaro Uribe était président du pays.

peo/car/avs

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