Port-au-Prince, 30 mars (Prensa Latina) Le Gouvernement haïtien a confirmé aujourd’hui qu’il mènerait à bien le référendum constitutionnel, et ce malgré les critiques suscitées par le processus et les protestations massives à son encontre.
Le conseiller du chef de l’État, Guichard Doré, a déclaré à une radio locale que la nouvelle Constitution doit équilibrer les pouvoirs et renforcer l’État, encourageant les leaders de l’opposition à privilégier le dialogue dans la recherche d’une solution à la crise.
Selon le fonctionnaire, depuis la chute de la dictature de François et Jean-Claude Duvalier (1957-1986), les leaders politiques et socio-économiques refusent de rechercher le consensus et recourent à la confrontation pour résoudre des problèmes. ‘Le rôle des élites est de rechercher le dialogue’, a-t-il insisté.
Début février dernier, la commission qui rédige la nouvelle carta magna a présenté un projet constitutionnel, déjà discuté par plusieurs corporations, dans lequel la figure présidentielle est renforcée, permet la réélection et élimine le Sénat pour faire place à une large chambre des députés.
Doré s’est félicitée de la poursuite de l’analyse du document par les associations, qui fait encore l’objet d’une réflexion. ‘Nous devons revenir à la stabilité, c’est la seule façon de réaliser le progrès économique’, a-t-il souligné.
Il a également assuré que les leaders de l’opposition ne sont pas contre un changement de Constitution mais contre l’initiateur, rappelant que le président Jovenel Moïse reste ouvert au dialogue.
La veille, Moïse a affirmé sur les réseaux sociaux que la Constitution de 1987 avait obtenu de nombreuses réalisations après le long gouvernement autocratique, mais que son temps ‘s´est épuisé’.
Nous devons avoir le courage d’adopter une nouvelle grande charte qui, par des dispositions futuristes, conduise Haïti vers un système politique plus équilibré et moins sujet à l’instabilité, a-t-il écrit sur son compte sur le réseau social Twitter.
Cependant, plusieurs milliers de citoyens ont manifesté pendant deux jours dans les rues du pays contre la nouvelle loi des lois impulsée par le Gouvernement et pour le respect de la Constitution de 1987.
Ils ont fait valoir qu’Haïti a des problèmes plus urgents à résoudre et ont répété que le mandat constitutionnel de Moïse a expiré en février dernier, ce qui l´inhabilite pour modifier la loi fondamentale du pays.
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