Par Diony Sanabia
La Havane, 15 avril (Prensa Latina) Bien qu’un changement de politique à l’égard de Cuba soit toujours exclu des priorités de l’administration du président des Etats-Unis Joe Biden, divers secteurs reconnaissent et encouragent les avantages d’une éventuelle amélioration des relations entre les deux pays.
Tant qu’elles sont fondées sur le respect, la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures, les autorités cubaines se disent être en faveur du dialogue et de l’entente avec le voisin du nord, dont les gouvernements ont été déterminés à détruire la Révolution au cours de ses plus de 60 ans d’existence.
En mars dernier, le secrétaire de presse de la Maison Blanche, JenPsaki, a évoqué la position actuelle susmentionnée à l’égard de l’île des Caraïbes, après avoir affirmé précédemment que le président avait ordonné une révision des politiques de son prédécesseur, le républicain Donald Trump (2017-2021).
Avant les dernières annonces de la porte-parole, 80 membres démocrates du Congrès ont envoyé une lettre à Biden pour demander un changement dans les stratégies cruelles et les restrictions imposées par les États-Unis à Cuba sous l’administration précédente.
Les législateurs demandent de renouveler le dialogue productif avec le gouvernement de la plus grande des Antilles, afin » d’aider les familles en difficulté et de faciliter une approche plus constructive pour revenir rapidement à la politique de compromis et de normalisation des relations « .
Selon les signataires de la lettre, soutenue par les représentants Bobby Rush, Gwen Moore et Barbara Lee, les décrets appliqués par l’administration républicaine précédente ont renforcé les sanctions à des niveaux jamais vus depuis des décennies.
À travers ce texte, les membres du Congrès exhortent l’Exécutif à relancer la responsabilité diplomatique pour s’engager dans des domaines d’intérêt mutuel tels que la santé et la sécurité, et à revenir sur la décision, prise dans les derniers jours de la présidence de Trump, de réinscrire Cuba sur la liste unilatérale des États parrainant le terrorisme.
Pendant sa campagne électorale, Biden avait annoncé qu’il lèverait certaines des restrictions au commerce et aux voyages entre les deux pays, mais différents analystes soulignent que la réalisation de ces promesses impliquera de faire face à divers obstacles.
Dans le même temps, Washington maintient le blocus économique, commercial et financier contre l’archipel cubain, qui a connu une recrudescence durant le mandat du républicain. Plus de 240 nouvelles mesures ont été imposées dans le but de nuire à la nation caribéenne, de subvertir son ordre interne, de créer une situation d’ingouvernabilité et de renverser la Révolution qui a triomphé le 1er janvier 1959.
La réduction drastique des voyages et des envois de fonds, les multiples obstacles à l’accès au carburant et les amendes considérables infligées aux banques étrangères qui traitent avec l’île sont autant d’opérations dommageables.
Par ailleurs, le Département d’État nord-américain a retiré une grande partie du personnel de son ambassade à La Havane, à la suite d’incidents de santé rapportés par ses diplomates, et a interrompu la délivrance de visas sur l´île, ce qui oblige les cubains à se rendre dans des pays tiers pour leurs démarches, sans même en connaitre l´issue.
Une autre des actions ayant affecté ces relations bilatérales a été l’activation du titre III de la loi controversée Helms-Burton, qui permet d’engager des poursuites contre ceux qui investissent dans des biens nationalisés sur l´île.
Imposé depuis le 3 février 1962 par un ordre exécutif du président de l’époque, John F. Kennedy, le blocus susmentionné est le principal obstacle au développement de Cuba, et aucun citoyen ou secteur économique et social n’échappe à ses répercussions négatives.
Selon le Ministère cubain des Affaires étrangères, les dommages accumulés jusqu’en mars 2020 en raison de l’application de cette stratégie s’élèvent à 144 milliards 413,4 millions de dollars à prix courants.
Compte tenu de la dépréciation de la monnaie étasunienne par rapport à la valeur de l’or sur le marché international, le blocus aurait causé des dommages quantifiables qui dépassent les centaines de milliards de dollars.
Dénoncée par diverses voix, cette politique, largement réprouvée dans le monde entier, se traduit par un manque de nourriture, de médicaments, de fournitures sanitaires et de scolaires, entre autres ressources nécessaires à la vie de la population.
Cependant, au-delà de l’hostilité, Cuba compte sur le soutien solidaire de personnalités, d’organisations, de mouvements et d’activistes sociaux de pays de toutes les latitudes, y compris des États-Unis, opposés à l’agressivité de Washington.
peo/jcc/(Tiré de Correo de Cuba)