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Analyse d´un sondage favorable au candidat de gauche au Pérou

Lima, 20 avril (Prensa Latina) Trois analystes péruviens ont convenu hier qu’un sondage favorable au candidat présidentiel de gauche Pedro Castillo sur la postulante néolibérale Keiko Fujimori profile une campagne électorale chargée d’anticommunisme.

L’ancien député Gustavo Espinoza, l’ancien conseiller présidentiel Alberto Adrianzén et le sociologue Héctor Béjar ont exposé leurs points de vue dans des déclarations à Prensa Latina.

Espinoza a noté que le sondage, dans lequel le vainqueur du premier tour des élections générales se voit attribuer 42 pour cent des intentions de vote et Fujimori 33 pour cent, a confirmé l’énorme réticence envers la postulante néolibérale au sein de la population.

« Le lourd fardeau de la corruption et de la mauvaise gouvernance, les procès en cours et les graves accusations portées contre son père actuellement en prison, minent fortement la candidate de la Force populaire », qui serait donc proche d’une nouvelle défaite, a-t-il affirmé.

Il a ajouté que, par contre, la droite ne peut élever aucune accusation réelle contre Castillo et le qualifie donc de ‘terroriste’ sans pouvoir démontrer aucun acte de telle ampleur dans lequel il aurait été impliqué, puisqu’il n’a été ni dénoncé ni poursuivi pour quelque délit que ce soit.

Selon Spinoza, ce secteur politique aura recours à des manœuvres désespérées comme inventer de fausses accusations et d’autres infamies et ‘cherchera à effrayer les gens en exerçant une pression avec le plus féroce anticommunisme jamais connu’, ce qui ne réussira pas, assure-t-il.

Pour sa part, Adrianzén a jugé important le résultat de l’enquête mais, plus prudent, a déclaré qu’il était prématuré d’avancer un gagnant, malgré la large marge en faveur de Castillo vérifiée dans le sondage.

Après avoir rappelé la fragmentation de l’électorat au premier tour, il a noté qu’il y avait eu un fort absentéisme, ce qui rend plus difficile un pronostic précis.

La situation s’inscrit dans le droit fil de la thèse selon laquelle nous sommes face à un combat de minorités et que, par conséquent, celui qui gagnera sera celui capable de rallier le plus personnes, d’abord parmi ceux qui n’ont pas voté, et ensuite parmi ceux qui ont voté.

Il a ajouté que le second tour, qui se disputera le 6 juin prochain, aura pour contexte la polarisation politique et idéologique.

‘La droite parle de vaincre le communisme et le chavisme (en référence au mouvement de gauche vénézuélien), tandis que la gauche met en avant la nécessité de vaincre le néolibéralisme par une nouvelle Constitution’, ce qui engendre un climat de tension et d’instabilité, a-t-il expliqué.

Adrianzén a affirmé qu’il ne s’agira plus des origines et de l´identité du candidat, ‘mais de la capacité du candidat à générer des certitudes et de tranquillité, c’est-à-dire moins de crainte’.

Le sociologue Hector Béjar a quant à lui estimé que le résultat du sondage reflétait l’avantage de Castillo sur Fujimori, mais a également noté que l´inconnue est de savoir comment les 2,6 millions d’électeurs qui ne sont pas allés voter le 11 avril vont influer sur le résultat final.

Béjar a mis en doute l’efficacité de l’anticommunisme que Fujimori et la presse proche de ses positions néolibérales ont commencé à utiliser contre Castillo. ‘C’est une ressource vieille et usée, car elle a été utilisée dans toutes les élections depuis 2006’, a-t-il estimé.

peo/Jha/Mrs

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