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Sénateurs et observateurs visitent une ville militarisée en Colombie

Bogota, 10 mai (Prensa Latina) Des législateurs colombiens et des observateurs du Royaume-Uni, d’Allemagne et des États-Unis sont arrivés aujourd’hui dans la ville de Cali, militarisée par décret présidentiel pour mettre fin aux manifestations antigouvernementales.

Iván Cepeda, Sandra Ramirez, Antonio Sanguino et Roy Barreras, entre autres, sont arrivés dans cette ville, capitale du département de Valle del Cauca, dans le but de visiter les points de rassemblement des manifestations qui secouent le pays depuis 13 jours.

Auparavant, Cepeda a indiqué qu’ils chercheraient également à contribuer au respect de la protestation sociale et des droits de l’Homme par les forces de l’ordre déployées et à mettre un terme aux actes de violence, comme celui commis la veille contre les peuples autochtones.

Le législateur du parti du Pôle démocratique a assuré que Cali ‘est devenu un laboratoire de la terreur’ et que la militarisation ordonnée par le gouvernement n’est qu’un signe de force qui ne contribuera pas à résoudre la crise.

‘Nous entendrons les plaintes, nous les documenterons, mais nous chercherons également à faire en sorte que ces événements regrettables ne se reproduisent plus’, a déclaré Cepeda.

Pour sa part, la sénatrice pour le parti Communs Sandra Ramirez, également membre de la Commission des droits de l’Homme de cet organe législatif, a demandé à ses collègues de visiter la ville en raison de la situation critique, des rapports de fait de répression et d’autres actes illégaux.

« (…) les gens ne supportent plus l’abandon de ce gouvernement, la violence s’intensifie chaque jour et nous devons accompagner la population. Nous sommes du peuple et pour le peuple », a écrit Ramirez sur Twitter.

Ce dimanche après-midi, des civils armés, appuyés par la police, ont tiré sur des indigènes rassemblés dans le contexte de la mobilisation nationale en cours dans le pays, selon des allégations et des vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux.

Cependant, plusieurs médias ont diffusé une version selon laquelle ce sont les autochtones qui ont tiré sur les forces de l’ordre, ce qui a été rejetée et démentie par des militants, des défenseurs des droits de l’Homme et des hommes politiques, comme le sénateur indigène Feliciano Valencia.

L’événement a été l’un des arguments avancés par le président Ivan Duque pour instruire les portefeuilles de l’Intérieur et de la Défense de militariser la ville et, ce faisant, de « garantir (…) le plus important déploiement possible des capacités de la Force publique ».

Dans la nuit de dimanche à lundi, le département a notamment fermé ses frontières administratives, la mobilité des moyens de transport et des personnes a été restreinte pour l’entrée sur le territoire et ces mesures doivent être en vigueur jusqu’à samedi prochain.

Malgré cette décision, des heurts entre les manifestants et les forces militaires et policières ont été documentés dès les premières heures de ce lundi, tandis que les manifestations de solidarité avec la population de Cali et du département se multiplient dans tout le pays et dans d’autres parties du monde.

peo/mgt/avs

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