Madrid, 20 mai (Prensa Latina) L’arrivée progressive de plus de huit mille migrants en provenance du Maroc dans la ville autonome espagnole de Ceuta, située en Afrique du Nord, a accentué la tension bilatérale et suscité des critiques de la ministre de la Défense du pays ibérique.
La mnistre de ce portefeuille, Margarita Robles, a qualifié d’ ‘agression’ et de ‘chantage’ la position du gouvernement marocain qui, selon ses mots, ‘met en jeu la vie des mineurs en leur laissant la voie libre pour accéder à la nage à Ceuta’.
Avec Melilla, autre enclave espagnole en Afrique du Nord, Ceuta constitue la seule frontière terrestre entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique, raison pour laquelle Robles a non seulement qualifié le fait de permettre cet exode d’agression contre les frontières espagnoles mais également contre celles du bloc communautaire.
La ministre a critiqué ce qu’elle a défini comme ‘l’inaction initiale du gouvernement marocain’ entre lundi et mardi, qui a permis l’arrivée irrégulière à la frontière de nombreux mineurs et même de jeunes enfants.
La veille, la porte-parole adjointe du gouvernement allemand, Martina Fietz, a exhorté le Maroc à ‘poursuivre l’effort européen pour lutter contre l’immigration illégale’.
L’Espagne se trouve actuellement dans une situation difficile, a souligné Fietz lors d’une conférence de presse, en rappelant que Ceuta est une frontière extérieure de l’UE et que le pays ibérique doit répondre à cette violation.
La situation à Ceuta démontre ‘la nécessité d’un effort européen commun pour freiner l’immigration illégale, souvent opérée par des trafiquants, et qui met en danger les personnes’, a déclaré la porte-parole.
Par ailleurs, le haut représentant pour la Politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a souligné la veille la ‘dimension’ des incidents qui transcendent les frontières extérieures du bloc communautaire, tandis que la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, a exprimé son soutien à l’Espagne.
Dans le même temps, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a qualifié de ‘grand conflit pour l’Europe’ l’arrivée croissante de migrants à Ceuta.
L’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, a affirmé que ‘dans les relations entre les pays, il y a des actes qui ont des conséquences et doivent être assumés’, en référence à la décision de Madrid de fournir des soins médicaux à Brahim Ghali, chef du Front Polisario, mouvement de libération nationale du Sahara Occidental.
Les deux gouvernements voisins rejettent jusqu’à présent une escalade des tensions et Sanchez a en sens qualifié la nation nord-africaine d’amie de l’Espagne.
Mais le pays ibérique a mobilisé l’armée et averti le Maroc qu’il défendrait l’intégrité territoriale de ses frontières ‘par tous les moyens’.
peo/mem/Ehl