Washington, 23 juin (Prensa Latina) Le gouvernement des États-Unis a peu envie d’inverser la politique du président Donald Trump à l’égard de Cuba, selon les analyses de plusieurs médias antérieures au débat et au vote de l’Assemblée Générales de l’ONU concernant une résolution sur la levée du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par Washington.
En mai dernier, le Département d’État a inclus l’île parmi les pays qui ‘ne coopèrent pas pleinement avec les (présumés) efforts antiterroristes des États-Unis’, renouvelant une détermination de l’ancien président nord-amériucain Donald Trump datant de début 2020.
Dans un article sur à ce sujet, le quotidien The Hill a souligné que la première mesure importante prise par l’administration de Joe Biden à l’égard de Cuba est le signal le plus fort envoyé jusqu’à présent quant au fait qu’elle a réellement peu envie d’inverser les politiques de l’ère Trump .
‘C’est une détermination politique, et un signal qu’ils essayent d’envoyer à la droite quant au fait qu’ils vont continuer avec le statu quo’, a déclaré Fulton Armstrong, professeur à l’Université Américaine et directeur des Affaires inter-américaines au sein du Conseil de sécurité nationale sous Bill Clinton.
Cette décision a été prise en vertu de la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui exige un rapport tous les mois de mai contenant une liste des pays auxquels il est interdit d’exporter et de vendre des produits de défense des États-Unis.
Bien que l’équipe de Biden se soit engagée à revoir la liste de Trump des États qui soutiennent prétendument le terrorisme, l’attachée de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré aux journalistes en mars dernier qu’ ‘un changement de politique envers Cuba n’est pas actuellement l’une des principales priorités’ du Gouvernement nord-américain.
‘Il est difficile d’avoir une coopération dans la lutte contre le terrorisme, ou tout autre échange, si l’on ne parle pas à l’autre’, a déclaré à The Hill le représentant Jim McGovern (démocrate du Massachusetts), un défenseur de longue date de la normalisation des liens avec La Havane.
‘Et il est difficile d’obtenir une coopération alors que les États-Unis n’ont pas progressé dans la voie de véritables nouvelles rencontres avec Cuba’, a-t-il ajouté.
La permanence de Cuba sur cette liste est le dernier mouvement d’une administration qui cherche publiquement à se distancier de l’administration de Barack Obama, et non de son prédécesseur, lorsqu’il s’agit de Cuba.
‘Joe Biden n’est pas Barack Obama en ce qui concerne la politique envers Cuba’, a déclaré Juan González, directeur senior pour l’Hémisphère occidental au Conseil de sécurité nationale, à CNN en Espagnol en avril dernier.
Geoff Thale, président du Bureau de Washington pour l’Amérique latine, est de ceux qui ne croient pas que c’est une stratégie intelligente, même si certains voient l’approche de Biden comme faisant partie d’un plan plus large d’adopter une position dure envers d’autres pays communistes.
À cet égard, McGovern a déclaré : ‘Je choisis de voir cela comme quelque chose de moins important (…) Je crois comprendre que l’administration (de Biden) est en train de revoir quelle doit être notre politique envers Cuba. Et mon espoir est que, si cela est fait de manière objective et rationnelle, elle conclura que nous devons nous réengager’.
Le thème Cuba-États-Unis est également analysé par William Leogrande et Peter Kornbluh dans leur livre ‘L’histoire cachée des négociations entre Washington et La Havane’.
L’histoire des négociations entre les deux pays montre que les dirigeants cubains s’opposent résolument aux conditions préalables à la négociation de meilleures relations et rejettent sommairement les demandes de concessions concernant leurs affaires intérieures ou leur politique étrangère, signales les auteurs.
Jimmy Carter, Ronald Reagan et d’autres dirigeants se sont toujours heurtés à la position des autorités cubaines de ne pas accepter ‘les prérogatives universelles des États-Unis’ pour dicter la manière dont les petits pays mènent leur politique étrangère.
Barack Obama, selon les auteurs du livre, a compris les leçons de cette histoire et malgré les mensonges répétés de Trump sur le ‘traitement unilatéral’ d’Obama avec Cuba, pendant sa courte durée, la politique de compromis positif a obtenu des résultats remarquables, ont-ils manifesté.
L’ouverture d’Obama a permis à des centaines de milliers de citoyens nord-américains d’exercer leur droit constitutionnel de se rendre sur l’île et de voir par eux-mêmes les réalités de Cuba, dont Jill Biden, qui y a passé quatre jours en octobre 2016, d’après un communiqué de presse de la Maison Blanche.
Le plein rétablissement des relations diplomatiques et le ton civil de la diplomatie qui l’a accompagné ont abouti à 22 accords bilatéraux sur des questions d’intérêt mutuel, créant un cadre pour une collaboration continue en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, le terrorisme, la préservation de l’environnement, la gestion des catastrophes et l’immigration.
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