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Les valeurs indigènes du Mexique menacées par la haute couture

La Havane, 28 juin (Prensa Latina) Une vingtaine de marques et de créateurs de mode parmi les plus prestigieux du monde sont aujourd’hui accusés de plagiat après s’être approprié les superbes textiles des peuples indigènes du Mexique en toute impunité. 

La récidive de la marque espagnole Zara, avec une demi-douzaine de plaintes à son encontre au cours de la dernière décennie, tire la sonnette d’alarme face à un phénomène auquel n’ont pas échappé d’autres griffes bien connues comme Carolina Herrera, Louis Vuitton, Mango et Michael Kors.

Des entreprises franchissent constamment la ligne rouge entre créativité et appropriation indue, et des cas notoires émergent comme une ligne présentée par la française Isabel Marant, qui a copié les tissus typiques des territoires de Charapan, Angahuan et Santa Clara del Cobre.

Pour avoir un échantillon plus large dans ce fatras qui a littéralement du tissu à couper, il convient d’ajouter Dior, Antropología, Patol, Mango, Louis Vuitton, Santa Marguerite, Etoile, Pineda Covalin, Jacquemus, Madewell, Desigual, Intropia, Zimmermann et plusieurs autres.

Les archives du ministère de la Culture mexicaines démontrent qu’entre 2012 et 2019, environ 25 entreprises de vêtements nationales et internationales se sont appropriées les valeurs patrimoniales de communautés indigènes telles qu’Oaxaca, Chiapas, Velasco, Hidalgo, entre autres.

Les broderies de Tenango de Doria, les techniques artisanales de Oaxaca, ou autres, les vêtements imprimés du calendrier aztèque et des tissus divers se distinguent dans l’industrie millionnaire des défilés, bien que les principaux producteurs de ces techniques soient laissés à l’écart de cette machinerie commerciale.

Derrière des justifications telles que l’hommage à l’identité ancestrale, des centaines de vêtements reprenant des techniques ou symboles indigènes sont exposés dans les vitrines des boutiques de haute couture, un contexte aggravé par l’absence de cadre juridique contre le détournement d’éléments traditionnels.

C’est précisément en 2021 que de nouvelles garanties ont été apportées à ce secteur de la population nationale avec l’approbation de la loi générale de sauvegarde des éléments de culture et d’identité des peuples et communautés indigènes, qui reconnait le travail de ceux qui, depuis des générations, préservent le patrimoine du Mexique.

Le nouveau cadre juridique envisage, entre autres, la propriété des droits collectifs, la création d’un système national de protection, un registre de ces éléments, ainsi qu’un ensemble de sanctions qui prévoient des peines allant jusqu’à 10 ans de prison ou des amendes.

Parmi les arguments avancés par le ministère de la Culture, le gouvernement et des collectifs locaux figure la perte du sens originel de ces représentations artistiques identitaires.

S’il est vrai que le phénomène semble prendre de l’ampleur ces derniers temps, les plaintes déposées et l’activisme de mouvements de défense du patrimoine ont réussi à faire plier plusieurs grandes entreprises, dont certaines ont retiré leurs collections du marché et présenté des excuses publiques.

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