La Paz, 1er juillet (Prensa Latina) L’ancien président de la Chambre des députés de Bolivie, Victor Borda, a annoncé hier qu’il racontera dans le procès contre le coup d’État de 2019 des moments intenses du drame vécu alors par le pays.
L’ancien député a répondu au Bureau du Procureur qu’il témoignerait en tant que témoin et victime contre les anciens fonctionnaires du gouvernement de facto qui ont violé la Constitution en obligeant à démissionner le président de l’époque, Evo Morales.
« Je ne m’abstiendrai pas. Je vais déclarer tout ce que je connais, ce que je sais, ce que j’ai perçu, en particulier dans les moments difficiles du mois de novembre 2019 », a déclaré Borda, cité par l’Agence bolivienne d’information.
Le ministère public attend des déclarations de l’ancien législateur sur sa démission de la présidence de la Chambre des députés, ‘sous pression et menaces de mort’, a-t-il avancé.
Selon le ministère public, la démission de Borda était alors cruciale en tant que dernier maillon de la succession constitutionnelle après les démissions de Morales, de l’ancien vice-président Álvaro García et de la présidente du Sénat Adriana Salvatierra.
L’ancien président de la Chambre des députés a souligné qu’il racontera comment, le 7 novembre 2019, un groupe de personnes a marqué sa maison de peinture pour le signaler comme membre du Mouvement Vers le Socialisme d’Evo Morales.
« Et de la même manière, je vais déclarer comment au matin du 10 novembre 2019 une parente m’a appelé en pleurant pour me dire que des hommes armés de dynamite, de bâtons et d’essence étaient en route vers à mon domicile », a-t-il avancé.
« Après avoir mis le feu à ma maison, ils sont allés chez mon frère, l’ont fait sortir du quatrième étage à coups de pieds, l’ont déshabillé, ont détruit tout son immeuble et m’ont appelé pour me demander de démissionner », a-t-il continué.
Selon le député devenu témoin lors du procès, le groupe de personnes, commandé par le dénommé Comité civique, a menacé de brûler vif son frère, alors pris en otage, ‘si je ne présentais pas ma démission’.
Les médias ont rappelé que l’opposition a provoqué les événements dont Borda témoignera pour imposer l’ex-présidente du gouvernement de facto Jeanine Áñez à la tête de l’État.
Le 12 mars dernier, la justice locale a arrêté l’ancienne mandataire de facto pour ‘crimes de terrorisme, sédition et conspiration’ lors des événements post-électoraux de 2019, qui ont provoqué le départ de Morales, alors président constitutionnel.
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