Par Mario Muñoz Lozano
Moscou, 6 septembre (Prensa Latina) Un tribunal de Moscou a récemment imposé des amendes élevées aux propriétaires des réseaux sociaux Twitter, Facebook et du service de messagerie WhatsApp, qui ont refusé de stocker en Russie les données des utilisateurs locaux, ce qui est contraire aux lois en vigueur en la matière.
Les deux premières sociétés, récidivistes par de telles violations, ont reçu des sanctions de 17 et 15 millions de roubles (plus de 200 mille dollars chacune), tandis que WhatsApp a reçu une amende de quatre millions de roubles (environ 54 mille dollars)
Le Service fédéral de surveillance des télécommunications, des technologies de l’information et des médias (Roskomnadzor) a rappelé qu’au début de l’année 2020, les propriétaires de ces sociétés nord-américaines ont été sanctionnés pour des motifs similaires.
Pour avoir enfreint ce même article de la Constitution, le géant Google a également été pénalisé le 29 juillet dernier d’une amende de 3 millions de roubles (40 540 dollars), une bicoque pour ses milliardaires profits.
La violation de la législation russe en matière de données personnelles est passible d’une amende de 1 à 6 millions de roubles et de 18 millions de roubles en cas de récidive. Ce qui au cours des dernières années représentait un appel à l’attention ou une demande pour les services étrangers est devenu un ordredepuis le 1 juillet dernier.
Selon Roskomnadzor, jusqu’à présent quelque 600 entreprises, dont Apple, Microsoft, LG Electronics, Samsung, PayPal et Booking.com, ont respecté la loi, ce qu’a refusé de faire LinkedIn, de sorte de sorte que cette société est bloquée dans la nation eurasienne depuis 2016.
Le 1er septembre dernier a marqué le sixième anniversaire de l’entrée en vigueur des amendements à la loi sur les données personnelles, en vigueur dans le pays depuis 2006. Avec ces modifications, toute entreprise nationale ou étrangère travaillant avec des internautes russes doit collecter, systématiser et stocker leurs données personnelles sur le territoire.
Sous l’avénement des technologies de l’information et de la communication (TIC), la protection des données est devenue un nouveau champ de bataille international pour la défense des droits constitutionnels et humains, surtout dans les pays qui ont compris l’urgence de défendre leurs citoyens dans le cyberespace.
Il n’est pas un secret que toutes les informations publiques sur les réseaux sociaux, les préférences, les préoccupations, les styles de vie, les intérêts et les projets personnels, apparaissent parmi les produits les plus convoités sur le grand marché mondial.
De telles innovations engendrent chaque jour de nouveaux risques. En témoigne le scandale de Cambridge Analytica, qui a impliqué l’utilisation illicite des données de 87 millions d’utilisateurs fournies par Facebook pour le marketing électoral, avec un impact potentiel sur la victoire de Donald Trump aux élections nord-américaines de 2016.
Les révélations du journal The New York Times, dénonçant la même société pour le partage de données de ses utilisateurs avec plus de 150 sociétés, dont Apple, Amazon, Microsoft, Netflix ou Spotify, n’avaient pas encore été dévoilées. En retour, Facebook a reçu des informations plus détaillées de ses clients sur ces plateformes.
Avec ces tonnerres retentissants, il est tout à fait logique que la Russie, considérée comme l’éternel ennemi de l’Occident, protège de plus en plus ses informations et celles de son peuple, surtout lorsqu’elle sont aux mains de compagnies étrangères, la plupart nord-américaines.
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