Par Elizabeth Borrego Rodriguez
La Havane, 29 septembre (Prensa Latina) Le projet de code de la famille de Cuba a le défi de promouvoir une société plus inclusive. C’est une norme inédite dans la région latino-américaine, selon la chercheuse Ana María Álvarez-Tabío.
La proposition décrit les rôles différents des personnes dans l’environnement familial et les formes d’union, ce qui constitue l’une de ses principales contributions, a dit la docteure en sciences juridiques de l’Université de La Havane dans une interview accordée à Prensa Latina.
Celle-ci ouvre les portes au mariage égalitaire et permet la création d’une diversité de familles en fonction de l’évolution du pays.
Le code renforce ce qui devrait être le fil conducteur de la famille : l’amour, l’affection, l’accompagnement et le respect, peuvant être liés ou non à la consanguinité.
Au milieu du débat suscité par la proposition à la disposition du public depuis le 15 septembre, la spécialiste a reconnu parmi ses avancées le rôle des proches parents tels que les grands-parents, les oncles, les tantes et les oncles et autres dans l’octroi des droits affectifs.
« Grosso modo, le rôle de chaque membre au sein du ménage et l’intégration des principes, des valeurs et des droits inclus dans la nouvelle Constitution se démarque », a rajouté la chercheuse en droit de la propriété civile et familiale.
L’avant-projet de loi prend en considération les liens mères -pères, belles-mères ou beaux-pères et les mineurs, ainsi que d’autres personnes en mesure de leur considérer comme des membres de la famille.
On parvient également à distinguer deux formes de vie de couple : le mariage et le partenariat domestique ; ce dernier permet de convenir du régime économique par accord entre les parties.
La Constitution cubaine de 1940, approuvée dans une société aussi supposée conservatrice, assimile les unions aux mariages.
Depuis lors, la société du pays a opté pour le consensus plutôt que le formalisme. Mais dans le but de reconnaître son effet juridique il fallait le statut de marrié-e.
De l’avis de la spécialiste, les changements introduits dans cet aspect « permettent au couple de mieux organiser sa vie syndicale et économique à son compte. De même, le projet de loi donne à chacun la possibilité d’accéder aux techniques de procréation assistée ».
Cela signifie que les personnes du même genre, notamment les hommes, ont la possibilité de devenir parents.
En ce qui concerne les relations parentales, le document renforce la responsabilité des mères et des pères envers leurs enfants, toujours dans l’intérêt des mineurs.
Une autre de ses contributions est l’octroi aux adultes ou aux personnes handicapées de la possibilité de décider, de donner des critères ou de vouloir dans les limites de leur situation particulière.
Le document comprend plus de 480 articles aux règles de fond. Présentée après 22 projets, la norme place Cuba dans une position très révolutionnaire, avancée et transformatrice en termes de protection qui brise les paradigmes et exige une mentalité pluraliste et inclusive.
Les consultations avec la population sur le nouveau code de la famille cubain commencent ce mercredi et se poursuivront tout au long du mois d’octobre, selon des sources liées à la rédaction du règlement.
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