Washington, 30 septembre (Prensa Latina) Le gouvernement de Joe Biden, en termes pratiques, est aujourd’hui une continuation de la politique de Donald Trump envers Cuba, a déclaré le directeur général pour les Etats-Unis du Ministère des Affaires étrangères cubain, Carlos Fernández de Cossío.
Dans une interview publiée sur le site numérique The Gray Zone, le diplomate a affirmé que cette position est également valable vis-à-vis de l’Amérique latine et des Caraïbes. ‘Nous ne voyons pas un changement important, bien que la rhétorique ne soit pas la même’, a-t-il manifesté.
Évoquant le récent discours de Biden à l’Assemblée générale de l’ONU, il a estimé que le mandataire avait attiré l’attention sur certains pays, mais qu’il avait oublié de mentionner certains maux dans sa propre nation.
À cet égard, il a souligné que rien n’a été dit sur les manifestations aux États-Unis, les problèmes sociaux, l’injustice, le non-respect des droits de l’Homme ou les abus de la police.
‘En tant que président de ce pays, il serait juste qu’il mentionne les États-Unis ou certains de leurs alliés dans le monde où des problèmes très graves de ce type se produisent’, a souligné Fernández de Cossío.
Il a réaffirmé que le gouvernement des États-Unis ‘n’a pas compris et n’accepte pas que Cuba est et a le droit d’être une nation souveraine’.
Il a déclaré qu’il existe des relations diplomatiques formelles entre les deux pays, ‘bien que l’échange soit à son niveau minimum’ et a rappelé qu’il y a eu un moment de plus grande coopération (sous l’administration de Barack Obama).
Fernández de Cossío a souligné que ces différences n’ont pas empêché la possibilité de discuter des domaines dans lesquels « on peut identifier des intérêts communs pour travailler ensemble, tant dans l’intérêt de nos pays respectifs, de nos peuples respectifs, mais aussi au bénéfice de la région ».
‘Qu’est-ce qui explique que Cuba et les États-Unis ne puissent pas coopérer, par exemple, dans la lutte contre la Covid-19 dans notre région, ou dans la lutte contre la criminalité dans notre région, ou dans la lutte contre le trafic de drogue dans notre région?’, a questionné le diplomate.
Il a fait valoir que, comme pour de nombreuses régions du monde, le contexte actuel est très difficile pour l’économie cubaine en raison de la pandémie de Covid-19, situation que le gouvernement des États-Unis a décidé d’identifier comme un allié dans son hostilité envers l’île.
Au lieu de saisir cette occasion pour exprimer une préoccupation humanitaire, il a été choisi d’utiliser la Covid-19 pour aider les objectifs du gouvernement des États-Unis sous l’administration Trump, et depuis il n’y a eu aucun changement sous celle de Biden.
« Si vous regardez les excuses utilisées par le gouvernement de Trump pour sanctionner Cuba, elles tournaient toutes autour du Venezuela. C’est pourquoi ils ont commencé à appliquer mensuellement et parfois chaque semaine des mesures coercitives contre Cuba, en plus du blocus économique », a-t-il manifesté.
« C’est sur cette base qu’a été appliqué le titre III de la loi Helms-Burton. C’est pourquoi ils ont pris des mesures pour nous priver du pétrole. C’est pourquoi ils ont entraver les envois de fonds à Cuba. Et c’est la raison principale utilisée pour nous mettre sur la liste des pays qui parainnent prétendument le terrorisme », a-t-il déclaré.
« Maintenant, le gouvernement de Biden n’a pas répété cela, mais il continue à appliquer fidèlement la même politique », a-t-il affirmé.
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