Buenos Aires, 13 décembre (Prensa Latina) Le Groupe de Puebla a une fois de plus réclamé la liberté pour le fondateur de WikiLeaks Julian Assange et a estimé que son emprisonnement est le triomphe de l’oppression, du silence et de la peur.
L’alliance progressiste et son Conseil latino-américain pour la justice et la démocratie (Clajud) ont souligné que le récent arrêt de la Cour de Westminster (Royaume-Uni) autorisant l’extradition d’Assange vers les États-Unis n’est pas seulement une grave erreur judiciaire qui met sa vie en danger, mais une décision qui crée un précédent grave dans la violation du droit à la liberté d’expression et à l’information.
«Le matériel publié par WikiLeaks fournit des preuves probantes et irréfutables du rôle et de la responsabilité d’hommes politiques, de diplomates, de militaires, d’hommes d’affaires, principalement aux États-Unis, dans des décisions et des actions qui ont eu un fort impact sur la politique intérieure de plusieurs États au niveau mondial», précise le Groupe dans un communiqué.
Il souligne également que celles-ci font état de processus d’extorsion, d’espionnage, d’opérations secrètes, de déstabilisation et même d’attaques armées contre des civils.
Jusqu’à la parution de ces documents, l’État nord-américain se réservait le droit de définir le temps et le contenu des documents qui peuvent être montrés au grand public (et ceux qui restent cachés).
L’alliance, à laquelle appartiennent des personnalités progressistes de 17 pays, a précisé que paradoxalement, au lieu d’être applaudi, l’acte de WikiLeaks a déclenché une série de punitions incluant la judiciarisation, le dénigrement, la démoralisation, stigmatisation et criminalisation d’Assange, détenu dans une prison de haute sécurité pour terroristes.
«Ce processus d’humiliation et de dénigrement utilise définitivement un individu pour se transformer en une correction au niveau international, montrant pas à pas la cruauté à laquelle peut aboutir le système institué pour éviter que quelqu’un ose faire quelque chose de semblable. En fin de compte, il cherche à paralyser l’instinct et le droit à la recherche de la vérité, en instillant la peur », a ajouté le Groupe dans son communiqué.
Le document, paraphé par 44 personnalités, dont quatre anciens présidents, a souligné que l’État nord-américain demande l’extradition d’Assange parce qu’il représenterait une menace pour la sécurité nationale.
En accédant à cette demande, la justice britannique renforce l’extraterritorialité de la branche juridique nord-américaine qui, par des voies légales, illégales, directes ou indirectes, parvient à intervenir dans des procédures judiciaires dans d’autres États.
Cette stratégie fait partie de véritables guerres juridiques, menées contre ceux qui sont définis comme des ennemis politiques à différents endroits de la planète, a conclu le Groupe de Puebla.
Le fondateur de WikiLeaks est emprisonné depuis avril 2019, lorsque le gouvernement du président Lenín Moreno lui a retiré sa protection diplomatique après sept ans d’asile dans la légation de l’Équateur à Londres.
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