Nursultan, 5 janvier (Prensa Latina) Le président kazakh Kasym-Zhomart Tokayev a annoncé aujourd’hui l’état d’urgence national en réponse à l’escalade des troubles dans le pays suite à l’augmentation du prix du gaz naturel liquéfié le 2 janvier.
L’agence de presse TASS a rapporté que la mesure a été annoncée à la télévision nationale après que le président a dénoncé les attaques massives contre les forces de sécurité lors des manifestations dans cette ville et dans d’autres régions.
« Des foules de hooligans battent les militaires, les intimident, les conduisent nus dans les rues, soumettent les femmes à des violences, dévalisent les magasins », a-t-il déclaré dans un discours prononcé dans tout le pays.
Le président a fait état de morts et de blessés parmi les policiers sans préciser de chiffres.
Des manifestants ont mis le feu au bâtiment de la chaîne de télévision publique Qazaqstan et se sont également emparés du bâtiment du Comité de sécurité nationale dans la ville kazakhe d’Almaty, rapporte Mir 24.
Le bureau du président biélorusse Alexandre Loukachenko a indiqué que M. Loukachenko avait eu des conversations téléphoniques avec ses homologues russe et kazakh au sujet de la situation.
Il a déclaré que « les dirigeants de tous les pays membres de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) sont en contact permanent » au sujet des événements survenus au Kazakhstan.
Plus tôt dans la journée de mercredi, des manifestants ont pris d’assaut le siège de la chaîne de télévision, provoquant d’importants dégâts, ainsi que l’hôtel de ville et la résidence présidentielle, également dans la ville.
Au cours de la journée, M. Tokayev a instauré l’état d’urgence dans la capitale, une mesure qui durera jusqu’au 19 de ce mois à 00h00 heure locale, dans le but de garantir la sécurité, de rétablir l’ordre et de protéger les droits et libertés des citoyens de Nursultan, indique le texte.
Selon le décret, le président du Kazakhstan a en outre instauré un couvre-feu dans la ville entre 23 heures et 7 heures pour la durée de l’état d’urgence.
En raison des troubles, ce dernier avait précédemment déclaré l’état d’urgence et un couvre-feu dans les régions d’Almaty et de Manguistau pour deux semaines.
La décision interdit les manifestations de masse, met un veto à la vente d’armes, de munitions et de boissons alcoolisées, et donne le feu vert aux fouilles de personnes et de véhicules.
D’autre part, les pouvoirs pour contrôler les manifestations et mettre en œuvre ces mesures étaient dévolus au ministère des affaires intérieures, au régiment spécial de réaction rapide et à la garde nationale.
Les troubles au Kazakhstan ont commencé le 2 janvier dans les villes de Zhanaozen et d’Aktau, dans la région de Manguistau (sud-ouest), où les habitants ont protesté contre la hausse des prix du gaz naturel liquéfié.
Deux jours plus tard, des manifestations ont éclaté à Almaty (est), où la police a utilisé des grenades fumigènes pour disperser la foule, autant que dans d’autres villes, notamment Atyrau, Aktobe (ouest), Uralsk (nord-ouest), Taraz, Shymkent et Kyzylorda (sud), Karaganda (nord-est, y compris la capitale.
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