Port-au-Prince, 8 janvier (Prensa Latina) L’Association Nationale des Médias Haïtiens a condamné hier l’assassinat de deux journalistes et a alerté du fait que ce crime menace le droit à la libre information et à la circulation des personnes.
Son président, Jacques Sampeur, a demandé aux autorités de mener une enquête sérieuse sur cette affaire et les a exhorté à rétablir un climat de paix dans le pays.
« Les journalistes ne font que leur travail, qui est d’informer. Ils ne représentent aucune menace et n’ont pas d’armes illégales », a-t-il déclaré à la plate-forme numérique Haiti 24, tout en exprimant son indignation face à l’impunité avec laquelle opèrent les gangs.
Wilguens Louissaint et John Wesley, collaborateurs de divers médias, ont été tués jeudi lors d’affrontements entre bandes armées à Laboule, une zone aisée de la capitale haïtienne.
Les journalistes réalisaient un reportage sur l’insécurité et avaient pris contact avec le gang Ti Makak.
Sous haute protection, la police, ainsi que des journalistes et des proches, ont réussi à récupérer hier les deux corps sur un terrain de la zone.
Le Bureau de la protection du citoyen de l’État a condamné ce crime et déclaré que le fait de ne pas protéger les journalistes constitue un obstacle à la liberté de la presse, à la démocratie et au respect des droits de l’Homme.
Le cas des journalistes rappelle celui de mars 2018, lorsque le photographe Vladjimir Legagneur avait quitté son domicile pour interviewer un chef de gang à Martissant, et n’était jamais revenu.
L’enquête sur ce dossier avait été archivée quelques mois plus tard et, près de quatre ans plus tard, la police n’est toujours pas en mesure de répondre aux questions de la famille et de la profession.
Depuis 2018, au moins six journalistes ont été tués dans le pays, tandis que la violence s’intensifie et des groupes armés contrôlent des zones stratégiques, bloquent les voies d’accès à la capitale ou interrompent la distribution de carburant, entre autres actions.
Lundi dernier, le Premier ministre Ariel Henry a informé avoir échappé à un attentat lors des célébrations du 218e anniversaire de l’indépendance le 1er janvier dernier.
Six mois plus tôt, le président Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence de la capitale par un commando notamment composé d’anciens militaires colombiens, un autre crime au sujet duquel il y a une fois de plus davantage de questions que de réponses apportées.
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