Moscou, 30 janvier (Prensa Latina) Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a déclaré aujourd’hui que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ne peut être considérée comme une alliance défensive étant donné ses opérations en Yougoslavie, en Libye et en Afghanistan.
Dans des déclarations faites à une chaîne de la télévision nationale, le haut fonctionnaire a déclaré que la réponse reçue par Moscou de ce bloc militaire affirmait avec fierté que l’OTAN était une alliance défensive, mais il a pour sa part estimé qu’il était difficile de la qualifier de défensive.
« Nous ne devons pas oublier qu’ils ont bombardé la Yougoslavie pendant près de trois mois, qu’ils ont envahi la Libye en violation d’une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ni comment ils se sont comportés en Afghanistan », a averti le chef de la diplomatie russe.
Selon Lavrov, après la fin de la guerre froide, l’Alliance atlantique a cessé d’être défensive, bien que, dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), les deux parties (avec la Russie) aient proclamé « l’amitié éternelle ».
Il a rappelé que les accords Russie-OTAN incluaient l’indivisibilité de la sécurité, la solidarité réciproque. « Nous avons convenu que personne ne doit renforcer sa sécurité aux dépens des autres, et ils continuent d’accepter de nouveaux pays », a-t-il précisé.
Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que son pays connaît par ses erreurs ce que valent les paroles de l’Occident et s’efforcera de faire en sorte que ses intérêts légitimes soient pris en compte par les garanties de sécurité qu’il exige de Washington et de l’OTAN.
« Nous chercherons non seulement des compromis politiques sur papier, mais aussi des garanties juridiquement contraignantes qui défendent la sécurité sur tout le continent européen, en tenant pleinement compte des intérêts légitimes de la Russie », a-t-il déclaré.
Lavrov a rappelé que les relations entre Moscou et Washington au début des années 1990 semblaient pacifiques parce que les autorités nord-méricaines pensaient que tous les problèmes seraient résolus automatiquement, parce que la Russie deviendrait une partie du monde soi-disant civilisé.
Selon le ministre, l’Occident s’est alors convaincu que la Russie suivrait une voie qui reflète ses intérêts, et cela s’est poursuivi pendant un certain temps dans les années 1990.
Il a expliqué que, cependant, au début des années 2000, le pays a retrouvé son identité historique et nationale. Il a déclaré qu’à partir de ce moment-là, l’Occident s’est préoccupé de ces changements et a commencé à reprocher à la Russie de s’écarter des prétendus principes démocratiques.
Le chef de la diplomatie russe a indiqué que Moscou avait envoyé dimanche une pétition à l’OTAN et à l’OSCE pour leur demander s’ils avaient l’intention d’honorer leur engagement de ne pas renforcer leur sécurité au détriment de la sécurité des autres.
« S’ils n’ont pas l’intention de le faire, qu’ils expliquent pourquoi. Ce sera la question clé pour déterminer nos prochaines propositions, dont nous informerons le président russe Vladimir Poutine », a-t-il souligné.
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