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L’économie mondiale sans solutions durables pour faire face à la crise

La Havane, 9 février (Prensa Latina) L’économie mondiale est aujourd’hui marquée par la pandémie de Covid-19 sans que ne se distingue aucune solution durable à la crise sanitaire, a déclaré le directeur du Centre de recherche de l’économie mondiale (CIEM) de Cuba, Ramón Pichs. 

Dans une interview exclusive accordée à Prensa Latina, l’expert a expliqué que cette situation est en partie due aux mesures prises pour lutter contre le virus, telles que la quarantaine, la réduction drastique de la mobilité humaine et des transports, les ruptures des chaînes de valeur, ainsi que le renforcement du déclin socio-économique mondial préexistant.

En conséquence, a-t-il ajouté, des pressions inflationnistes sont apparues, des hausses de prix et de graves répercussions sur les marchés du travail avec une forte augmentation du chômage en 2020.

L’expert a souligné que malgré la reprise en 2021 de ce dernier volet, un tiers des emplois perdus au plus fort de la crise sanitaire en 2020 n’ont toujours pas été recréés, ajoutant que pour 2022 on s’attend à un faible taux d’occupation par rapport à la moyenne de l’année précédente.

D’autre part, la pandémie a eu un impact sur un monde très asymétrique et polarisé, une situation qui se maintient et, en outre, renforce et accroît les inégalités existantes, a-t-il manifesté.

81 pour cent de la population mondiale vit dans 140 pays qui génèrent à peine plus de 30 pour cent des exportations mondiales, alors que 14 pour cent de la population mondiale qui vit dans les pays hautement industrialisés -40 nations-, génère 63 pour cent des ventes dans le monde.

L’une des régions les plus défavorisées est l’Afrique subsaharienne, qui, avec les 45 pays qui la composent, accueille 14 pour cent de la population mondiale et ne représente que 1,5 pour cent des exportations mondiales. 

À cela s’ajoute le manque d’universalité des processus de vaccination et, bien sûr, les limites de la marge de manœuvre des pays en développement, en particulier les plus pauvres, qui ne sont pas encore complètement vaccinés, contrairement aux nations riches, a-t-il ajouté.

Tant qu’il y aura des segments importants de la population mondiale non vaccinés, il y aura de plus grandes chances d’émergence de nouveaux variante plus agressifs et contagieux du virus SARS-CoV-2, qui ignorent les frontières, a souligné le Docteur en Sciences économiques.

Un autre exemple des asymétries, a ajouté Pichs, est la façon dont les pays les plus pauvres ont été empêchés de mettre en œuvre des programmes de soutien aux entreprises et aux familles, contrairement aux pays les plus industrialisés.

ÉCONOMIE MONDIALE EN 2021 ET AU-DELÀ

La reprise amorcée depuis le second semestre 2020 s’est poursuivie en 2021, mais de manière très inégale.

Selon les statistiques du Fonds Monétaire International, en 2021 la croissance moyenne du Produit Intérieur Brut (PIB) global a été de 5,9 pour cent, après une baisse supérieure à 3 pour cent en 2020. Cependant, pour 2022, une croissance de 4,9 est prévue, a expliqué le chercheur.

Dans ce contexte, l’insécurité alimentaire est un autre problème qui touche les pays en développement, car les prix les plus élevés concernent les denrées alimentaires, précisément à cause des perturbations des chaînes d’approvisionnement et des pressions inflationnistes, a-t-il expliqué.

D’une manière générale, on constate une aggravation des inégalités économiques et sociales, a-t-il souligné.

L’un des phénomènes les plus préoccupants est le comportement de la dette, qui réduit la capacité de manœuvre des gouvernements pour faire face à la crise, en particulier des populations les plus défavorisées.

Dans ces conditions, par exemple, au cours des dernières décennies, la dette extérieure des pays en développement a constitué l’un des obstacles les plus puissants à leur développement.

La grande affaire des créanciers est de gérer les engagements de paiement de manière à maintenir les intérêts, a-t-il poursuivi.

Loin de diminuer, la dette extérieure augmente d’un côté et les transferts de ressources liés au service de cette dette sont gigantesques de l’autre.

D’une manière générale, la conjoncture macroéconomique mondiale en 2022 est très incertaine et complexe, a manifesté le chercheur.

L’incertitude est l’un des éléments persistants pendant la pandémie, une réalité avec laquelle nous devrons vivre, mais tout cela a un coût économique et social, a-t-il conclu.

peo/kmg/tdd

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