Bogotá, 22 mars (Prensa Latina) Une caravane composée par de nombreuses organisations colombiennes se déplace aujourd’hui vers le département d’Arauca afin de constater la crise humanitaire dénoncée, notamment depuis le début de cette année.
La caravane, qui a démarré hier soir depuis Bogotá, est intégrée par la Coordination Colombie-Europe-États-Unis ressemblant plus de 200 organisations de défense des droits humains et sociaux.
Depuis le début de cette année, augmentent les dénonces contre les actes violents perpétrés par des groupes irréguliers et contre la recrudescence de la guerre, entraînant les déplacements forcés et en masse des communautés et le recrutement forcé des mineurs, menaces et assassinats de dirigeants sociaux.
À tout cela, il faut ajouter les risques par la population civile en raison du renfort de la présence militaire de l’État.
Lors d’une interview récente, Camilo González, directeur de l’Institut d’études pour le développement et la Paix (Indepaz, en espagnol), a expliqué à Prensa Latina que ce qui se passe à Arauca est une dispute pour le territoire, semblant, à première vue, être une confrontation entre les groupes de l’ELN (Armée de Libération Nationale) avec des dissidents restants du processus de paix, a-t-il précisé.
Mais en fait, ce qu’il y a là est un problème de frontières, du fait qu’il s’agit d’une zone où il n’y a que des groupes armés, mais il existe également de divers intérêts en raison du trafic des produits, de pétrole et de diverses richesses, a précisé González.
De même, il a assuré qu’y sont impliqués des intérêts internationaux attisant et mettant en marche des mouvements, des opérations sécrètes. Pourtant, la dispute tourne notamment sur le contrôle du territoire.
Par rapport à la militarisation du territoire avec le prétendu but de mettre en terme à la violence, elle a fait d’Arauca un théâtre d’opérations de guerre, a-t-il souligné.
« Les opérations militaires de l’État attisent les conflits et les situations de vulnérabilité pour la population civile », a-t-il assuré.
D’après González, ce serait idéal l’existence des forces en fonction de la paix et de la sécurité civile, en combinaison avec de grandes politiques d’inversion.
« Mais la présence militaire avec le seul objectif d’occuper un territoire et de faire la guerre contre les groupes armés est une impasse », a-t-il exprimé.
À l’égard de la grave situation existant à Arauca et la frontière vénézuélienne, les communautés et de différentes organisations dans le nord-est de la Colombie réclament la fin des hostilités entre les parties impliquées, et ont également formulé de suggestions dans le but de transformer le conflit dans la région.
Parmi ces suggestions, on y trouve l’urgente attention humanitaire aux familles victimes des assassinats, des disparitions et des recrutements forcés.
De même, elles exigent aux groupes armés de cesser le feu et de suspendre les déclarations de guerre afin d’éviter des morts et des dégâts, et au gouvernement de générer des investissements efficaces dans le but d’appuyer les plans de vie des communautés et les programmes sociaux pour faire face à la crise sociale et sanitaire dans le cadre de la pandémie de Covid-19.
jcc/ssa/jha/otf