Le Caire, 1 juillet (Prensa Latina) Avec l’armée la plus puissante du monde arabe, l’Égypte a affirmé que la création d’une alliance au Moyen-Orient similaire à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ne figure pas sur la table des négociations pour le moment.
La position du Caire est clé, non seulement en raison de la taille de ses forces armées, mais aussi parce que c’est le pays le plus peuplé de la région, avec 103 millions d’habitants, pour son poids économique, ainsi que pour son influence politique et culturelle historique.
« Un tel regroupement n’est pas possible à ce jour », a souligné le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry lors d’une visite à Bahreïn, selon le quotidien Al Ahram.
Ce journal a noté que ces derniers jours, les spéculations se sont multipliées au sujet de la formation d’une OTAN régionale visant à renforcer la coopération en matière de sécurité entre Israël et les pays arabes, soutenue par les États-Unis.
Cette question a pris de l’ampleur à la veille de la visite du président états-unien Joe Biden dans la région.
Bien que Shoukry ait rejeté l’idée de créer une organisation semblable à l’OTAN, il a souligné l’importance de renforcer l’action collective entre les nations arabes.
« Nous nous efforçons toujours de déclencher des mécanismes et des capacités conjointes pour protéger la sécurité arabe », a-t-il souligné.
« Nous sommes en consultation ininterrompue sur diverses questions, qu’elles soient militaires, politiques ou d’une autre nature ».
Lors d’une récente interview accordée à la chaîne de télévision nord-américaine CNBC, le roi Abdallah II de Jordanie s’est dit favorable à la formation d’une coalition militaire de type OTAN dans la région.
Aussitôt après, le ministre israélien de la défense, Benny Gantz, a annoncé que son pays souhaitait former une alliance de défense aérienne au Moyen-Orient, parrainée par le Pentagone, comme partie intégrante de la stratégie de guerre de Tel Aviv contre l’Iran.
Néanmoins, selon le Wall Street Journal, cette initiative a suscité peu d’intérêt dans la région.
Ces plans ne sont pas les premiers dans la région, car l’Organisation du traité central a été formée en 1955, mais elle est passée sans faire grand bruit jusqu’à sa dissolution en 1979, et plus récemment l’ancien président des États-Unis Donald Trump a promu l’Alliance stratégique du Moyen-Orient.
L’idée d’une OTAN arabe est devenue un thème récurrent ces dernières semaines, suite aux appels de Washington et de plusieurs capitales européennes à élargir le bloc.
Lors de son dernier sommet à Madrid, l’OTAN a approuvé un nouveau concept stratégique qui considère la Russie comme sa plus grande menace et cible également la Chine.
En riposte, le président russe Vladimir Poutine a dénoncé les « ambitions impériales » du groupe.
« Nous exhortons l’OTAN à tirer les leçons de son expérience, à ne pas provoquer des confrontations ouvertes (…) ou une nouvelle guerre froide, et à ne pas chercher des ennemis imaginaires dans la région Asie-Pacifique pour créer des conflits et des divisions », a averti le représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, Zhang Jun.
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