Bogota, 8 juillet (Prensa Latina) Le magistrat du Conseil national électoral colombien Luis Guillermo Pérez a proposé vendredi de transformer le ministère de la Justice en un ministère de la Justice et des droits de l’homme dès le prochain gouvernement.
Pérez, qui est l’un des noms mentionnés ayant des conditions pour assumer ce portefeuille dans le mandat de Gustavo Petro, a exposé une série d’éléments qui attestent sa proposition.
Tout d’abord, selon la Commission de la vérité, pendant le conflit armé interne, 450 664 personnes ont été tuées, 121 768 ont disparu, 50 770 ont été kidnappées et 7,7 millions ont été déplacées de force.
Il a rappelé que dans le récent rapport présenté par la Commission, après quatre années d’enquête sur les souffrances des victimes et les crimes perpétrés pendant la guerre, il a interrogé les Colombiens :
« Comment cette barbarie a-t-elle été possible sans que l’État, la société, les partis, les églises, la presse n’aient réagi dûment pour l’arrêter? ».
« En Colombie, il n’y a pas de politique publique de l’État favorisant les droits de l’homme ; en tout cas les politiques en vigueur soulignent le non-respect en traitant ceux qui ont défendu les droits de l’homme, la paix ou la terre mère comme des ennemis internes ».
En outre, les conflits sociaux, les mobilisations civiques et les débordements sociaux ont été traités comme des guerres, a-t-il ajouté.
Le Bureau consultatif présidentiel pour les droits de l’homme, la Direction des droits de l’homme du ministère de l’Intérieur et l’Unité des victimes seraient transférés au ministère proposé, donnant un statut ministériel aux responsabilités de l’État dans ce domaine, afin de faire de la Colombie une puissance mondiale pour la vie.
Le nouveau ministère sera chargé par ailleurs de promouvoir une politique pénale visant à traduire en justice les gangs criminels urbains et ruraux, à offrir un traitement de resocialisation efficace aux personnes qui commettent des crimes, à prévenir la criminalité et à ne créer des prisons que pour les crimes les plus graves, cela pour remédier à la surpopulation carcérale et à ses effets négatifs sur la dignité humaine.
« Les prisons ne seront plus des écoles du crime ou des zones de non-droit pour les détenus », a souligné M. Pérez dans son plaidoyer pour la transformation de la justice en Colombie.
À cette fin, des politiques seront élaborées pour garantir l’éducation et collaborer avec le service national d’apprentissage, les universités publiques et privées, autant qu’avec les entreprises.
jcc/mgt/otf