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Des victimes de torture parmi les migrants que le gouvernement britannique compte déporter

Londres, 2 septembre (Prensa Latina) De nombreux migrants en situation irrégulière que le gouvernement britannique a l’intention de déporter au Rwanda ont subi des tortures, des mauvais traitements ou sont victimes de la traite d’êtres humains, a déclaré hier l’organisation non gouvernementale Medical Justice.

D’après le rapport, les médecins de l’organisation caritative qui ont visité les camps de détention où sont détenus les réfugiés ont constaté que 14 des 17 personnes dont ils ont pu s’occuper présentaient des signes cliniques de torture.

Six autres personnes avaient assurément fait l’objet de traite d’êtres humains, 15 souffraient de stress post-traumatique et d’autres maladies mentales compliquées et 11 avaient des pensées suicidaires pendant leur détention, dont une qui a tenté à deux reprises de mettre fin à sa vie, ajoute l’étude intitulée Qui paie le prix : le coût humain du programme rwandais.

« Notre rapport montre des preuves extrêmement solides de torture, de traite et d’autres violations des droits de ces personnes que le gouvernement prévoit de priver d’une évaluation médicale et administrative ou d’un entretien avant leur expulsion forcée du pays », a déclaré la docteure Rachel Bingham, conseillère clinique de Medical Justice.

Elle s’est dite choquée par l’indifférence des autorités britanniques face à la nécessité d’évaluer les risques liés à l’expulsion de ces migrants, dont la plupart sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche.

La directrice de l’ONG, Emma Ginn, a pour sa part exhorté le gouvernement conservateur à libérer immédiatement toutes les personnes qui devraient être envoyées au Rwanda et à abandonner l’accord controversé convenu entre Londres et Kigali.

L’absence d’une telle démarche, compte tenu des preuves médicales présentées, signifierait que les dommages causés sont prémédités, a-t-elle averti.

Dans le cadre du programme conçu par les autorités britanniques pour tenter de décourager les personnes désirant traverser illégalement la Manche dans des embarcations, les migrants expulsés devront rester dans le pays africain pendant le traitement de leurs demandes d’asile.

Le premier vol à destination de Kigali devait quitter Londres en juin dernier, mais il en a été empêché à la dernière minute par la Cour européenne des droits de l’Homme, qui a demandé à la justice britannique d’examiner la légalité du programme de déportation.

La Cour suprême du Royaume-Uni examinera l’affaire à partir de la semaine prochaine.

En réponse au rapport de Medical Justice, un porte-parole du ministère britannique de l’Intérieur a démenti jeudi que le gouvernement ait l’intention d’envoyer des personnes vulnérables au Rwanda, tout en défendant l’accord avec ce pays africain.

Le dispositif devrait rester en vigueur inchangé avec l’arrivée d’un nouveau Premier ministre conservateur la semaine prochaine, puisque les deux candidats au remplacement du démissionnaire Boris Johnson – la ministre des Affaires étrangères Liz Truss et l’ancien ministre des finances Rishi Sunak – ont déjà déclaré qu’ils poursuivraient les expulsions.

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