La Havane, 14 septembre (Prensa Latina) Des experts du Centre de recherche sur l’économie mondiale (CIEM) ont confirmé mardi que le monde traverse une grave crise énergétique dont les causes et les conséquences sont inhabituelles, notamment au sein des pays sous-développés.
José Luis Rodriguez, conseiller du CIEM, et Gladys Hernandez, chercheuse de l’institution cubaine, ont précisé les caractéristiques du scénario énergétique mondial, abordées dans l’émission de radio Mesa Redonda, qui, contrairement à d’autres fois, n’a rien à voir avec les différences entre l’offre et la demande ou les pénuries de ressources, voire de sources d’énergie.
Ce qui a un poids important aujourd’hui, c’est le conflit en Ukraine et les sanctions imposées par les États-Unis et l’Europe à la Russie après le début de son opération militaire spéciale dans ce pays, au point que l’on parle déjà de quelque 11 000 sanctions depuis février.
Le contexte actuel dépend également des effets de la pandémie de Covid-19, l’inflation, notamment l’augmentation considérable des prix des denrées alimentaires et des matières premières, la spéculation galopante, entre autres points.
En conséquence, toutes les régions du monde se voient touchées par l’augmentation des inégalités et de la pauvreté, en premier lieu au sein des pays sous-développés habités par quelque 100 millions de personnes démunies, 100 millions d’enfants sans accès à l’école, et 260 millions de personnes en crise alimentaire.
Quant à ce qui signifie cette crise énergétique mondiale pour Cuba, « le poids le plus lourd retombe sur le blocus des Etats-Unis, en plus des effets de la pandémie et de la guerre en Ukraine, qui ne nous profite qu’en raison de la hausse du prix du nickel en passant de 18 000 à 26 000 dollars au cours du premier semestre ».
De surcroît, le pays rembourse 30 dollars de plus pour acheter du carburant, qui est passé de 68 à 101 dollars le baril, une charge très lourde pour l’économie cubaine, outre le fait que les denrées alimentaires coûtent 30 % de plus à Cuba en raison du blocus. Ce dernier s’avère le responsable de la hausse des prix et entrave les moyens de transport.
Parmi les horizons urgents sur lesquels Cuba doit travailler au milieu de la crise actuelle, il a énuméré le paiement de la dette extérieure, en suspens depuis 2019. Malgré tout, il est nécessaire d’alimenter le financement extérieur à travers un accord avec les créanciers ou le paiement d’une partie de cette dette.
Une autre action essentielle est l’analyse et la mise en œuvre d’un plan anti-inflationniste mondial freinant la croissance accélérée des prix jusqu’à présent cette année.
Il est capital de produire des denrées alimentaires à tout prix, et cela pas sans la réalisation des investissements, des fonds de roulement et du carburant, enfin, de pallier le déficit énergétique sans lequel le pays est à l’arrêt. « Ces problèmes il faudrait les affronter en définitive, car ils relèvent de la sécurité nationale. »
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