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La Jornada questionne l’origine du coup d’État au Pérou

Mexico, 8 décembre (Prensa Latina) Le quotidien mexicain La Jornada se demande aujourd’hui dans son éditorial principal qui a réellement ordonné le coup d’État au Pérou, en remettant en cause l’accusation des opposants au président déchu Pedro Castillo. 

La vice-présidente, jusqu’à hier, Dina Boluarte, qui a trahi Castillo, a elle qualifié de « coup d’État » la décision du mandataire de dissoudre le Congrès, de décréter un gouvernement d’exception, d’appeler à des élections pour une constituante et d’entreprendre la « réorganisation » du pouvoir judiciaire et de la Cour constitutionnelle. 

Normalement dissous, et en réponse à ces déterminations du président, le Législatif a pourtant destitué Castillo à une écrasante majorité et la procureure Patricia Benavides a ordonné l’arrestation de l’ancien mandataire, qui a été détenu dans la préfecture de Lima par la police nationale. 

Comme par hasard, un porte-parole du Département d’État nord-américain a immédiatement déclaré à Washington que les États-Unis considéraient Castillo comme un « ancien président ».

Sans chercher à justifier les mesures prises par l’ancien instituteur rural, note La Jornada, il est important de considérer le contexte. 

En un an et demi au pouvoir, Castillo n’a pu mener à bien le mandat qu’il a reçu lors des élections de juin 2021, qui comprenait la convocation d’un congrès constituant et la désactivation de la Cour constitutionnelle, car, durant cette période, sa gestion a été systématiquement sabotée par la droite, dans le domaine législatif, judiciaire et médiatique. 

La pertinence de la réorganisation institutionnelle préconisée par le président a été dramatiquement confirmée par 15 mois d’ingouvernabilité, qui est déjà courante au Pérou et qui se traduit par l’invisibilité du pouvoir exécutif. 

De 2018 à ce jour, la nation andine a eu six présidents, dont plusieurs ont été destitués par le Législatif, et même poursuivis, pour des accusations de corruption véridiques ou fausses.

Dans ce contexte, ajoute le quotidien, il est clair que le réaménagement institutionnel du pays et la régénération d’une classe politique totalement décomposée étaient et restent des tâches indispensables pour donner au Pérou un minimum de stabilité politique.

Le dysfonctionnement des institutions a été exploité dès le premier jour du gouvernement de Castillo par une droite corrompue, raciste et oligarchique qui a vécu comme un affront l’arrivée au Palais de gouvernement d’un syndicaliste indigène prêt à mettre en œuvre un programme économique et social de justice sociale et de souveraineté. 

Même avant les élections de 2021, la droite oligarchique a lancé une campagne de lynchage contre Castillo, en utilisant ses médias et ses partis et en fermant les rangs autour de la candidature de Keiko Fujimori, fille d’un des présidents les plus corrompus et les plus répressifs de l’histoire récente.

La Jornada note que le cas du Pérou a des résonances inévitables avec ceux de l’Argentine contre la vice-présidente Cristina Fernández, avec la persécution médiatique qui a destitué Dilma Rousseff au Brésil et qui a conduit à la prison Luiz Inácio Lula da Silva, ainsi qu’avec les destitutions illégales de Fernando Lugo au Paraguay, Manuel Zelaya au Honduras et Evo Morales en Bolivie.

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