La nation sud-américaine considère que l’exécutif du président Andrés Manuel López Obrador a illégalement accordé l’asile à l’ancien vice-président Glas, qui est visé par une procédure judiciaire en cours, mais le Mexique le considère néanmoins comme politiquement persécuté.
Selon le ministère équatorien des Affaires étrangères, la plainte déposée lundi devant La Haye demande une déclaration selon laquelle le Mexique n’a pas rempli ses obligations de respecter les lois et règlements de l’État d’accueil et a utilisé les locaux de la mission d’une manière incompatible avec les fonctions diplomatiques.
A travers un communiqué, le gouvernement équatorien souligne que le Mexique a manqué, entre autres, à ses obligations de ne pas accorder l’asile aux personnes poursuivies ou jugées pour des délits de droit commun ou condamnées par les tribunaux ordinaires compétents, et donc de les remettre aux autorités locales le cas échéant.
De même, il souligne Mexico a violé son obligation de coopérer en matière de lutte contre la corruption conformément à l’article XIV de la Convention inter-américaine contre la corruption de 1996 et aux articles 43, 46 et 48 de la Convention des Nations Unies contre la corruption de 2003.
Dans sa note, l’Équateur ne fait pas référence à l’invasion de ses forces de l’ordre au sein de l’ambassade du Mexique dans la nuit du 5 avril pour arrêter Glas, un fait qui a suscité des critiques de la part de dizaines de pays et d’organisations le qualifiant de violation de la Convention de Vienne.
L’incident a également déclenché une crise entre les deux pays qui a rompu leurs relations diplomatiques et a également provoqué une plainte du Mexique auprès de la CIJ.
Aujourd’hui et mercredi 1er mai, la CIJ entendra les allégations des deux pays.
L’ancien vice-président Glas est actuellement détenu dans une prison à sécurité maximale, bien qu’un tribunal de la Cour nationale de justice ait décrété que son arrestation a été « illégale et arbitraire ».
Il risque une peine de huit ans de prison pour les affaires Odebrecht et Corruption et est également accusé de détournement de fonds présumé pour des travaux de reconstruction après le tremblement de terre dévastateur de 2016 sur la côte équatorienne.
Des juristes et experts internationaux assurent qu’il n’y a aucune preuve contre l’homme politique membre du mouvement Révolution citoyenne, qui est selon eux victime de persécution juridique, qu’on appelle « lawfare ».
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