La dernière publication du Rapport sur la crise alimentaire mondiale estime que près de deux millions de personnes sont actuellement confrontées au niveau le plus critique de l’insécurité alimentaire, soit une augmentation de plus du double par rapport à la période précédente.
Le texte confirme un manque extrême de nourriture et l’épuisement des capacités de lutte face à cette situation et met en garde contre un risque nettement accru de malnutrition aiguë et de décès.
Lors de la présentation du rapport à la presse réunie au siège des Nations Unies à New York, les représentants de trois des agences qui en sont responsables ont jugé alarmantes les données enregistrées dans la bande de Gaza et au Soudan, où les conflits en cours ont un impact dramatique sur l’alimentation des civils.
« La situation nutritionnelle à Gaza est l’une des pires que nous ayons jamais vues », a déclaré Victor Aguayo, directeur de la Nutrition infantile au Fonds des Nations Unies pour l’enfance.
L’impact de la guerre et les restrictions sévères imposées à la réponse humanitaire ont conduit à un effondrement total des systèmes alimentaires, de santé et de protection des civils avec des conséquences catastrophiques, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, l’économiste en chef de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Maximo Torero, a estimé que plus de 25 millions de Soudanais sont confrontés à une insécurité alimentaire de niveau critique, voire pire, après plus d’un an de conflit.
Ce chiffre représente une augmentation de 26 % pour la période juin-septembre par rapport au mois de juin de l’année dernière, a-t-il affirmé.
Toutefois, le rapport montre quelques signes d’optimisme quant à la réduction de la faim dans des pays tels que le Kenya, la République démocratique du Congo, le Guatemala, le Liban et l’Afghanistan, principalement grâce à l’amélioration des rendements agricoles.
Les experts considèrent qu’un meilleur financement et une assistance soutenue sont essentiels pour inverser la tendance.
« Qu’il s’agisse de guerre ou de climat, si nous ne nous attaquons pas aux causes profondes, nous ne devons pas nous attendre à ce que les besoins diminuent », a déclaré Arif Husain, économiste en chef du Programme alimentaire mondial.
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