lundi 25 novembre 2024 |
Prensa Latina - Qui sommes nous

| Contacter avec Prensa Latina

Agence d'information Latino-américaine
Édition française
Search
Close this search box.

Cuba à l’avant-garde du traitement des séquelles neurologiques

Par Danay Galletti Hernandez

La Havane, 21 mai (Prensa Latina) María Teresa Hinojosa, originaire de l’État nord-américain de Californie, a pris connaissance du prestige et des résultats du Centre international de restauration neurologique de La Havane par des patients traités et réhabilités dans cette institution à Cuba. Son fils Marcos Ulises Villareal a subi un accident en janvier 2018 et après trois ans à la recherche d’aide, les possibilités offertes par cette clinique cubaine lui ont redonné espoir.

“Une ami de la famille m’a dit que c’est là que son fils s’était rétabli, qu’il y avait trouvé les meilleurs thérapeutes. Depuis notre arrivée, j’ai constaté que mon fils s’est beaucoup amélioré dans tous les domaines. Nous en sommes au troisième cycle, il progresse et réagit très bien. Il est plus averti », a déclaré Hinojosa à Prensa Latina.

Elle a signalé qu’après l’accident, le diagnostic des médecins aux États-Unis était négatif : « Ils m’ont dit qu’il ne se remettrait pas et qu’il allait devenir un légume. Je n’ai jamais perdu la foi et je vois maintenant que la compréhension de mon fils est parfaite, ce qui est vital pour sa réponse à la thérapie ».

Dès le premier échange de correspondance avec les professionnels du Ciren, elle a ressenti la certitude d’une amélioration. « J’ai l’impression de connaître les médecins depuis longtemps car ils transmettent confiance et fraternité. Dans d’autres endroits, ils ne m’ont donné que de faux espoirs et ici, ça a été le contraire. J’ai même l’impression d’être née à Cuba », a-t-elle déclaré. 

Comment se déroule la procédure d’admission au Ciren ?

Le Ciren dispose de plus de trois décennies d’expérience dans la gestion des séquelles des maladies neurologiques et de professionnels de haut niveau scientifique, titulaires de masters, de doctorats et d’une formation systématique, a expliqué à Prensa Latina le Dr Judith González, chef du service de neurologie infantile.

Dans le cas des patients enfants, par exemple, les pathologies les plus fréquentes dans le centre et liées au système nerveux sont : le retard de développement psychomoteur, l’infirmité motrice cérébrale, l’épilepsie, les troubles du développement intellectuel et les troubles du spectre autistique.

Nous recevons les enfants à partir de l’âge d’un an et, après le premier contact par internet avec le Ciren, on demande aux parents un résumé médical avec le diagnostic et l’évolution de la maladie. Ces informations sont examinées par une équipe médicale et nous envoyons ensuite les orientations en fonction du cas », a-t-elle expliqué.

La première recommandation, c’est que le patient se rende dans cet endroit de La Havane pour une évaluation plus complète et personnalisée, avec une durée d’environ sept jours et l’intervention d’une équipe multidisciplinaire : neurologues, pédiatres, physiologistes, spécialistes de l’imagerie, psychologues et autres spécialités telles que : orthopédie, génétique, ophtalmologie, allergie et ORL, selon la pathologie.

L’objectif de cette étape est de revoir le diagnostic ; parfois, nous avons de nouveaux éléments à apporter et même une analyse différente ; de définir les séquelles de la maladie, et de revoir l’état général et les comorbidités », a déclaré Gonzalez.

Ensuite, les professionnels de la santé s’enquièrent des attentes de la famille concernant le traitement de l’enfant patient. Une fois cette période terminée, l’équipe médicale mène une discussion collective sur le cas et la communique aux accompagnateurs de l’enfant.

Que comprend le programme de réadaptation neurologique ?

Le Dr Judith Gonzalez a indiqué que ce plan comprend une thérapie physique pour la récupération de la fonction motrice et des progrès dans la motricité globale – contrôle de la tête et du tronc – et que l’enfant soit capable de s’asseoir, de se tenir debout, de marcher, de grimper, de descendre, de taper dans un ballon et de courir.

Il y a également une thérapie de défectologie ou d’éducation spécialisée, avec l’entraînement des fonctions psychiques supérieures – niveau cognitif et intellectuel – et des extrémités supérieures dans le but d’atteindre une certaine amplitude articulaire, une mobilité et l’impulsion d’activités fonctionnelles : écrire, manger, jouer et manipuler des objets.

Le traitement comprend une rééducation orthophonique se référant à l’exercice de l’appareil du langage, de la mastication et de la déglutition. Les troubles dans ce domaine sont parmi les conséquences les plus fréquentes chez les enfants. « Nous avons d’autres procédures associées à ce programme, : la physiothérapie pour la gestion de la douleur, la spasticité et la mobilité musculaire », a-t-elle signalé.

Les spécialistes de la médecine holistique interviennent également avec la stimulation des points d’acupuncture, mécaniquement et avec infrarouge, qui favorisent le développement psychomoteur de l’enfant.

“Nous avons par ailleurs un protocole pour l’application de l’ozonothérapie, généralement 20 séances, qui permet d’améliorer le métabolisme cellulaire, de tolérer un entraînement physique intensif et de favoriser le fonctionnement du système immunitaire”, a-t-elle précisé.

Parallèlement, les enfants sont évalués par des kinésithérapeutes, qui proposent la méthode à suivre, la nécessité ou non de l’utilisation d’accessoires (attelles ou correcteurs de marche) et la correction ou l’amélioration des postures fixes ou pathologiques. Les patients épileptiques, par exemple, font l’objet d’une évaluation plus rigoureuse et la plupart d’entre eux sont candidats à une chirurgie de l’épilepsie.

Comme nouvelle méthode, les spécialistes ont ajouté la stimulation cérébrale non invasive qui contribue à la stimulation directe des zones cérébrales du langage, du comportement ou des mouvements.

Dans quelle mesure les patients s’améliorent-ils à Cuba ?

“La gestion des séquelles neurologiques est un processus complexe et long qui nécessite une participation multidisciplinaire et nous nous disons que le premier rééducateur d’un enfant est sa famille, c’est pourquoi nous parvenons à son intégration et à sa formation pour travailler avec l’enfant”, a déclaré Gonzalez.

Contrairement aux cliniques d’autres pays, le Ciren propose plusieurs traitements en même temps dont l’efficacité est prouvée. « Nous avons le témoignage d’enfants souffrant de plus de cent crises quotidiennes qui, après avoir été opérés, n’en font plus qu’une ou deux par jour ; c’est une grande réussite »,  s’est félicitée l’experte.

peo/jcc/oda/alb/dgh/cvl

EN CONTINU
notes connexes