La Havane, 5 novembre (Prensa Latina) Le peuple cubain paie aujourd’hui un lourd tribut pour défendre sa souveraineté contre l’ingérence du Congrès des États-Unis dans ses affaires intérieures, estiment aujourd’hui des analystes.
Mercredi dernier, la Chambre des représentants a voté une résolution condamnant le gouvernement cubain et soutenant les protestations sur l’île en ignorant qu’elles sont promues et financées par les États-Unis, d’après les preuves fournies par les autorités et les organisations populaires cubaines.
Le membre du Congrès nord-américain Jim McGovern (du Massachusetts), l’un des démocrates qui a voté contre la résolution, a défendu sa décision en soulignant que la mesure ne reconnaissait pas « le rôle joué par les États-Unis dans la contribution à la souffrance des cubains ordinaires ».
La résolution se concentre sur « exprimer la solidarité avec les citoyens cubains qui manifestent pacifiquement pour les libertés fondamentales, condamner les actes de répression du régime cubain et demander la libération immédiate des citoyens cubains arbitrairement détenus ».
À cet égard, le ministre des Affaires étrangères cubain, Bruno Rodriguez, a qualifié sur son compte Twitter d’hypocrite la politique de la Maison Blanche à l’égard de Cuba et a accusé le gouvernement des États-Unis de financer des actions subversives contre son pays.
Ces derniers jours, le gouvernement cubain a présenté de nombreuses preuves de liens entre les promoteurs d’une marche illégale et des représentants d’organisations telles que la Fondation nationale cubano-américaine et le Mouvement pour la démocratie, dont les sièges sont en Floride.
Des secteurs de l’extrême-droite cubano-américaine installés dans cet État nord-américain et des représentants du gouvernement des États-Unis ont y compris exprimé leur soutien à ces actions et ont réitéré leur souhait qu’elles provoquent un changement de régime dans l’île.
En ce sens, des spécialistes de différentes branches sociales alertent sur la guerre non conventionnelle que l’on tente d’appliquer à Cuba en suivant les paramètres d’une prétendue lutte non violente.
Récemment, certains analystes internationaux ont abordé la question et ont souligné que les cubains paient un prix élevé pour maintenir leur souveraineté et soutenir un projet indépendant des États-Unis.
L’Argentin Ricardo Aronskind, économiste et Master en Relations Internationales, dans un article publié sur le site www.elcohetealaluna.com, a déclaré que « tout est si grotesque. Les ‘médias internationaux’ sont si prévisibles en jouant la même symphonie à l’unisson, la sensibilité soudaine aux droits de l’Homme, sans compter les privations qu’endure un peuple latino-américain ».
« Si nous devons à présent être les croisés des droits de l’Homme, commençons à parler sérieusement et non pas selon les bribes que nous prépare le département d’État », a-t-il manifesté en référence à la manipulation de Washington dans ce domaine.
« La Révolution cubaine n’est pas parfaite mais si perfectible », a récemment déclaré Israel Rojas, leader du groupe de musique cubain Buena Fe, en s’attaquant aux émeutes financés par Washington dans une vaste opération pour tenter d’imposer le capitalisme et renverser le gouvernement socialiste soutenu par la grande majorité des Cubains.
Ce défi est aujourd’hui relevé par les cubains qui, après plus de 60 ans de blocus à tous les niveaux (économique, commercial et financier), refusent de céder leur souveraineté et leur indépendance aux États-Unis.
La campagne SOS Cuba lancée sur les réseaux sociaux par une entreprise nord-américaine basée en Floride est un exemple des plans de Washington.
De là, des secteurs hostiles tiennent en otage la politique de la Maison Blanche envers Cuba et parlent toujours de liberté et de droits humains, mais cachent que la politique concernant l’île est une entreprise particulière de nombre d’entre eux qui font carrière et fortune en encourageant l’agression et le changement de régime.
Pendant des années, Washington s’est obstiné dans ses efforts, a financé, manipulé et recouru à tous les moyens pour infléchir la direction prise par l’immense majorité des cubains dans leur constitution.
Cela fait plus de 60 ans que le gouvernement des États-Unis encourage la déstabilisation sur l’île, y introduit des maladies, prive les cubains de nourriture et tente de créer le malaise, selon les faits démontrés par les autorités insulaires, des organisations internationales et des mouvements de solidarité présents dans le monde entier.
Rien de tout cela n’est surprenant, mais il est vrai qu’il est par contre surprenant que les stratèges de Joe Biden ont décidé de permettre -une nouvelle fois- à Miami de définir la politique étrangère envers Cuba, a déclaré David Brook, un chroniqueur du quotidien The New York Times.
De l’avis de l’ancien ambassadeur cubain à Washington, José Ramón Cabañas, ceux qui maintiennent une position extrême sont ceux qui sont liés à des programmes de changement de régime, financés par des organisations ayant un passé terroriste et dont les liens avec les promoteurs de la subversion sont déjà établis.
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