Londres, 18 février (Prensa Latina) Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Nils Melzer, a affirmé aujourd’hui qu’il n’existe pas de base légale pour maintenir en prison le fondateur de WikiLeaks Julian Assange dans l’attente d’une décision concernant son extradition vers les États-Unis.
Lors d’une rencontre virtuelle organisée par l’Association des correspondants étrangers à Londres, Melzer a souligné que le journaliste australien n’était accusé d’aucune infraction au Royaume-Uni, ce qui induit que de graves violations des garanties d’une procédure régulière ont été commises.
Assange est détenu au pénitencier londonien de Belmarsh depuis avril 2019, date à laquelle le Gouvernement équatorien lui a retiré la protection diplomatique accordée sept ans auparavant et a autorisé la police britannique à entrer dans son ambassade à Londres pour l’arrêter.
Bien qu’il n’ait pas été inculpé depuis qu’il a purgé une peine de 50 semaines de prison pour avoir violé une caution en 2012, la justice britannique a décidé de le maintenir en détention au sein de cette prison de haute sécurité jusqu’à la fin de la procédure d’extradition.
En décembre dernier, la Haute Cour de la capitale a accepté un recours formé par les procureurs nord-américains contre le refus d’une juge de première instance d’extrader Assange par crainte qu’il se suicide s’il était emprisonné aux États-Unis, et l’affaire a été portée devant la Cour suprême britannique.
Les États-Unis persécutent le cyber-activiste pour avoir publié des milliers de télégrammes de la diplomatie de ce pays et dénoncé sur WikiLeaks des crimes de guerre commis par des militaires nord-américains en Irak et en Afghanistan.
S’il est extradé, Assange pourrait être condamné à 175 ans de prison, sur la base des 17 chefs d’accusation d’espionnage qui lui sont imputés.
Le rapporteur spécial de l’ONU, qui a rendu visite au journaliste australien en prison trois mois après son arrestation à l’ambassade équatorienne, a déclaré ce vendredi que les allégations de torture psychologique contre le détenu n’ont pas été traitées et que sa santé se détériore chaque jour.
Melzer, qui vient de publier Le Procès de Julian Assange, un livre dans lequel il disséque l’ensemble du procès, affirme en outre que le fondateur de WikiLeaks n’est pas autorisé à entrer en contact avec ses avocats pour préparer sa défense.
Plus cette affaire allait loin, plus de déchets sont remontés à la surface, a déclaré l’expert suisse des droits de l’Homme, qui a estimé qu’il existait une action concertée de la part des quatre pays concernés -les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suède et l’Équateur- pour utiliser le cas d’Assange afin d’intimider d’autres journalistes et les empêcher de suivre son exemple.
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