Paris, 6 octobre (Prensa Latina) Le jury de l’Académie suédoise a annoncé jeudi l’attribution du prix Nobel de littérature à l’auteure française Annie Ernaux, 82 ans, en appréciant son travail sur les « limites collectives de la mémoire personnelle ».
Ernaux devient ainsi la 17e femme à recevoir le prix Nobel de littérature, sur 114 décernés depuis 1901, et la première de France, huit ans après que le Parisien Patrick Modiano (2014) ait reçu le même prix.
L’Académie a salué un auteur qui « examine systématiquement sous différents angles des vies marquées par des disparités, à savoir le sexe, la langue et la classe sociale », et lui a offert la médaille d’or et une somme de près de 10 millions de couronnes suédoises, soit quelque 920 000 euros.
Née en 1940 en Normandie, Ernaux a écrit une vingtaine de livres en adoptant un point de vue proche de sa biographie, dépeignant l’évolution des femmes dans la société française troublée de l’après-guerre à nos jours, où elle imprime ses sentiments et ses origines ouvrières.
Elle commence à publier lorsqu’elle est professeur de lettres modernes dans un lycée de la banlieue parisienne. Dans les années 1960, elle s’installe à Cergy, la ville qui servira de cadre à une grande partie de son œuvre, où elle travaille comme maître de conférences à l’université.
Le succès est obtenu en 1984 avec « La Place », qui décroche le prix Renaudot, récit intime de son enfance et de sa jeunesse en Normandie qui trouve un rythme et un ton personnel ; les souvenirs et le moment présent nourrissent la toile de fond d’histoires simples.
En 2021, le comité Nobel a récompensé l’écrivain tanzanien Abdulrazak Gurnah « pour avoir traité sans compromis et avec compassion les effets du colonialisme et le sort des réfugiés dans le fossé entre les cultures et les continents » dans son œuvre.
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