Rabat, 2 décembre (Prensa Latina) Le Comité intergouvernemental du patrimoine culturel immatériel de l’humanité a décidé aujourd’hui de retirer le festival belge Ducasse d’Ath de la liste représentative de l’Unesco pour ces éléments en raison du caractère raciste de l’un de ses personnages.
À la suite des protestations et des plaintes de tiers, notamment d’organisations non gouvernementales, l’organe composé de 24 États membres s’est saisi de la question lors de la poursuite des discussions de sa dix-septième session, accueillie par le Maroc, où le personnage « Sauvage » a été vivement condamné pour sa projection discriminatoire à l’égard des personnes d’ascendance africaine.
La Ducasse d’Ath fait partie de la tradition populaire des processions de géants et de dragons dans neuf villes de Belgique et de France, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2008.
D’après le Comité, l’élément en tant que tel est toujours inscrit à l’Unesco, mais sans le festival susmentionné, qui a maintenu le « Sauvage » dans les défilés cette année, bien qu’avec des changements dans ses attributs suite à la controverse générée.
La tradition, qui s’est enrichie depuis le Moyen Âge, est aujourd’hui une fête populaire qui dure plusieurs jours dans les villes des deux pays, marquée par les personnages gigantesques, des poupées qui peuvent mesurer jusqu’à neuf mètres de haut et peser plus de 300 kilogrammes.
Au terme d’interventions répudiant sévèrement les manifestations de racisme et de discrimination, la délégation belge a soutenu le rejet de celles-ci et a formellement demandé le retrait de la célébration de la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
Dans sa décision, l’organisme a souligné que les pratiques racistes sont prises très au sérieux par l’organisme multilatéral car elles sont contraires à ses principes de respect de la dignité, d’équité et de compréhension entre les peuples et les communautés.
Le sous-directeur général de l’Unesco pour la culture, Ernesto Ottone, a expliqué que les processions de géants et de dragons en Belgique et en France sont entrées dans le patrimoine mondial par le biais d’un mécanisme antérieur, qui consistait en l’acceptation de chefs-d’œuvre, plus précisément en 2005, lorsque la structure actuelle du Comité chargé d’appliquer la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003) n’existait pas.
Parmi les déclarations sévères entendues dans la salle figurent celles de pays africains tels que l’Angola, le Botswana et la Côte d’Ivoire, de l’Allemagne, dont le représentant a jugé le caractère du « Sauvage » intolérable et inacceptable, et du Paraguay, qui a appelé à une action énergique dans les cas de ce type.
Il est clairement ressorti des interventions que la condamnation porte sur le personnage et non sur le pays où se déroule la procession.
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