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Pourquoi les États-Unis sont-ils tellement intéressés par les Droits de l’Homme à Cuba?

Par Ibis Frade Brito

Nations Unies, 25 octobre (Prensa Latina) Une semaine à peine avant le vote par l’Assemblée Générale du projet de résolution demandant la fin de l’embargo imposé à Cuba par les États-Unis, les représentants de Washington à l’ONU ont proposé plusieurs amendements au texte.

La plupart des modifications proposées ont trait aux droits de l’Homme à Cuba, un sujet que Washington ne rate pas une occasion de soulever en dépit des garanties de santé et d’éducation gratuite offertes par Cuba à tous ses citoyens.

Comme l’a expliqué Bruno Rodriguez, le ministre des Affaires Étrangères Cubain, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à La Havane, les huit amendements présentés par les États-Unis concernent les Objectifs pour un Développement Durable et les Droits de l’Homme.

Mais ce qui attire le plus l’attention, signale Bruno Rodriguez, ce n’est pas tant le contenu de ces amendements qu’un autre document mis en circulation par le sous-secrétaire-adjoint du Département d’État nord-américain, Gonzalo Gallegos, document qui tente de dissuader les pays membres de l’ONU de se prononcer pour la fin du blocus contre Cuba.

D’après ce document, les actions de Cuba sont une menace pour l’application des Objectifs pour un Développement Durable, alors, qu’au contraire, ce sont justement les restrictions causées par l’embargo nord-américain qui représentent l’obstacle principal à l’accomplissement de ces objectifs, a indiqué Bruno Rodriguez.

Le seul but du gouvernement des États-Unis est de justifier une conduite qui ne trouve aucun soutien dans la communauté internationale, ni même, d’ailleurs, à l’intérieur de la société nord-américaine, a tenu à souligner le ministre.

Maintenant, a-t-il ajouté,  Washington en est réduit à employer de faux prétextes en matière de Droits de l’Homme pour essayer de trouver un soutien à sa politique ; une politique qui, d’après le gouvernement de Trump lui-même, utilise la faim et la misère pour parvenir aux fins qu’il s’est fixées.

Le ministre des Affaires Étrangères cubain a insisté sur le fait que ces amendements à la résolution qui sera soumise  au vote de l’Assemblée Générale le 31 octobre pour demander la fin du blocus, ne sont qu’une manœuvre  de propagande destinée à manipuler l’opinion publique.

D’autant plus, a-t-il continué, que ce type de manœuvre, caractéristique de l’époque de la Guerre Froide, ne peut que s’accompagner d’une régression dans les relations entre Washington et La Havane, régression qui ne trouve  la faveur que dans une partie minoritaire de la population nord-américaine qui s’accroche encore à une interprétation anachronique de l’histoire.

S’il est exact que le Gouvernement des États-Unis désire avoir une discussion sérieuse avec Cuba sur des bases de relations pleinement bilatérales sur le sujet des Droits de l’Homme, le ministre des Affaires Étrangères cubain propose plusieurs thèmes.

Par exemple, les deux pays pourraient s’entretenir sur la discrimination dont sont victimes les noirs et les latino-américains; ou sur la discrimination envers les femmes dont le salaire est inférieur à celui des hommes; ou sur les centaines de milliers de citoyens nord-américains à qui on interdit de voter parce qu’ils sont  endettés ; ou sur toutes les guerres impulsées par Washington et qui massacrent des milliers de civils à travers la planète.

D’après le ministre, la raison qui sous-tend la proposition de ces amendements, c’est de « provoquer des changements » dans la situation des Droits de l’Homme à Cuba et faire passer l’attitude agressive des États-Unis pour une marque de solidarité envers le peuple Cubain.

Mais depuis 26 ans, la communauté internationale, par le biais des votes à l’Assemblée Générale des Nations Unies, a clairement condamné l’embargo et la politique obsolète  de Guerre Froide, que Washington tente d’appliquer de manière extraterritoriale, qui nuit aux autres pays.

En novembre 2006, les États-Unis tentèrent aussi de proposer des amendements au projet de résolution sur la fin de l’embargo et, cette année-là, l’Assemblée Générale vota une Motion allant à l’encontre des propositions nord-américaines.

Aujourd’hui, les propositions d’amendement utilisent à nouveau le contenu des vieilles résolutions autrefois présentées par les États-Unis et rejetées par le Conseil des Droits de l’Homme et l’Assemblée Générale. Ils n’auront pas davantage de succès cette fois-ci.

C´est ainsi que Washington essaie de créer des tensions et de tromper les gens, en faisant appel à des farces publicitaires et en utilisant de faux prétextes pour tenter de renforcer son encerclement de l’île; ce genre d’attitude ne pouvant que les discréditer en matière  de politique étrangère, estime le ministre cubain.

Les États-Unis ont trop pris l’habitude de créer des obstacles à l’ONU  et de rendre plus difficile l’exercice  de ses mandats: par exemple, le 16 octobre dernier, quand, pour lancer une nouvelle campagne contre Cuba, un État membre de l’ONU, ils ont voulu utiliser le salon du Conseil Économique et Social comme si l’endroit leur appartenait en propre.

Cette fois-là encore, c’est le prétexte des Droits de  l’Homme qui était utilisé, ce qui ne manque pas d’ironie quand on se rappelle que les États-Unis n’ont adhéré qu’à 18 – sur 61 – des instances sur les Droits  de l’Homme proposées par l’ONU.

Sans oublier que les États-Unis ne soutiennent pas non plus la Convention pour la Protection des Migrants, ni la Convention des Droits de l’Enfant. Et qu’ils sont l’unique pays qui s’est déclaré être  contre le droit à l’alimentation.

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