Londres, 22 avril (Prensa Latina) La mère de Julian Assange a dénoncé hier l’isolement dont est victime son fils. Ce dernier, incarcéré dans une prison de Londres depuis son arrestation à l’ambassade d’Équateur il y a 10 jours, n’a même pas le droit de voir ses avocats.
« Voilà deux semaines que Julian a été arrêté. Il est à la prison de Belmarsh et, pour le moment, personne, pas même ses avocats ne peuvent lui rendre visite! », s’est indignée Christine Assange sur son compte Twitter, ce dimanche.
Selon la mère du fondateur de WikiLeaks, cette interdiction aggrave la tension et les conditions d’isolement auxquelles est soumis son fils. Les médecins qui l’ont examiné, estiment qu’il devrait être transféré immédiatement dans un hôpital afin d’y être soigné.
Christine a également accusé les autorités équatoriennes de ne pas vouloir lui remettre les biens personnels de son fils.
« Pourquoi refusent-ils de me remettre ses biens personnels? Voilà deux semaines que vous l’avez vendu à ses persécuteurs nord-américains après l’avoir torturé pendant un an; tout ça, pour un prêt de quatre millions de dollars de la part du FMI (Fond Monétaire International). Quand vont-ils arrêter de l’humilier et de le persécuter? », écrit-elle sur son compte Twitter.
Assange a été arrêté le 11 avril dernier à l’ambassade équatorienne de Londres après que le président Lenin Moreno ait décidé de lui refuser l’asile politique que lui avait accordé sept ans auparavant le président précédent d’Équateur, RafaëlCorrea.
Sorti de force par les agents de Scotland Yard, le militant cyber-activiste a été présenté quelques heures plus tard devant la Cour des Magistrats de Westminster. Celle-ci l’a reconnu coupable d’avoir enfreint les règles de la liberté provisoire qu’on lui avait accordée en 2012 alors qu’il devait répondre de délits sexuels présumés commis en Suède.
À la suite de ce verdict, Assange a été amené à la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, en attendant que le tribunal de la Couronne dicte sa sentence, le code pénal britannique prévoyant jusqu’à 12 mois de prison ferme pour ce type de délit.
Le fondateur de WikiLeaks, célèbre pour avoir rendu publics sur le web des milliers d’archives et de documents secrets des États-Unis, est également réclamé par la justice nord-américaine. Celle-ci a l’intention de le juger pour piraterie informatique.
La première audience pour cette demande d’extradition de Washington est fixée pour le 2 mai prochain. Selon les informations disponibles, il est prévu que Julian Assange témoigne par vidéo-conférence depuis sa prison de Londres.
L’arrestation du journaliste australien a déclenché une vague de protestations internationales. Au Royaume-Uni, de nombreux hommes politiques, parmi lesquels le leader travailliste Jérémy Corbyn, ont tenu à exprimer leur opposition contre toute extradition vers les États-Unis.
Les sympathisants d’Assange, pour leur part, ont fait savoir que, mercredi prochain, ils tiendraient une vigile devant le Parlement Britannique afin de montrer leur opposition envers cette arrestation et envers une éventuelle extradition vers les États-Unis.
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