Santiago du Chili, 22 octobre (Prensa Latina) La convocation d’un dialogue avec des représentants des partis politiques lancé par le président Sebastián Piñera pour trouver une issue à la crise que vit le Chili aujourd’hui a reçu de nombreuses critiques.
Le mandataire a convoqué des représentants des partis du gouvernement et de l’opposition pour demain à 13h00, heure locale, au palais de la Moneda (siège de l´Exécutif), mais la réunion est considérée comme insuffisante, car il n’a pas inclus toutes les forces politiques et les mouvements sociaux qui dirigent les manifestations de ces derniers jours.
Selon des sources officielles, ont été appelés les présidents de la coalition au pouvoir Chili Vamos et de la Démocratie Chrétienne (DC), du Parti pour la Démocratie (PPD) et du Parti Socialiste (PS), sous le critère de rencontrer seulement ceux qui ‘ont été disposés au dialogue’.
Parmi ceux qui n´ont pas été appelés, figure le Parti Communiste, dont le président, Guillermo Teiller, a estimé que la réunion était fondée sur des promesses présidentielles non tenues, ce qui est à l’origine de l’explosion sociale, et a estimé que la rencontre a été ‘cuisinée de manière réservée et avec des préaccords’.
Teiller s’est demandé comment Piñera parviendrait à un accord social uniquement en dialoguant avec les politiciens et, pour couronner le tout, au milieu de l’état d’urgence. Puis il a précisé que la première chose à faire était de parler directement avec les organisations sociales.
Du côté du Parti Socialiste, son président, Alvaro Elizalde, a mis en doute, lors de déclarations à la télévision, sa présence à cette réunion car, à son avis, Sebastián Piñera doit comprendre qu’il faut un dialogue avec tout le spectre social, qui doit être écouté pour prendre en compte ses points de vue.
La députée Maya Fernández, également membre du PS, a assuré sur son compte Twitter que « Piñera ne comprend rien, offre un dialogue de sourds et pense encore que la mobilisation sociale est le produit d’une conspiration. Qu’il arrête de penser qu’on est en guerre et sorte les militaires de la rue ».
Pour sa part, le président du Sénat, Jaime Quintana, du PPD, a averti qu’il fallait des propositions concrètes pour sortir de la crise par un accord de gouvernance, avec des changements profonds et avec la population, regrettant que rien de cela ne soit proposé.
De même, l’ancienne candidate présidentielle Beatriz Sánchez a souligné que le Chili voulait des changements, pas des mots, et a notamment signalé l’augmentation des pensions et du salaire minimum, la réduction du temps de travail et des coûts très élevés de l’électricité, de l’eau, des transports et des médicaments, comme mesures à mettre en œuvre.
Tous ces problèmes sont à l’origine de la violente explosion sociale de la semaine dernière, où l’augmentation des tarifs du métro n’était que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, amenant des centaines de milliers de chiliens dans les rues pour faire face à la violente répression policière, qui, jusqu’à ce matin, a coûté la vie à 15 personnes et provoqué des centaines de blessés, des milliers de détenus et des dégâts matériels importants.
Nous apprenons que le président du PC, Guillermo Tellier, a assuré qu’aujourd’hui vers 10h00, heure locale, il a reçu un courrier du Palais du Gouvernement pour finalement l´inviter au dialogue, ce qu’il a rejeté.
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