Bogota, 20 janvier (Prensa Latina) Le président colombien, Ivan Duque, et le secrétaire d’État nord-américain, Mike Pompeo, ont encore attaqué aujourd’hui le Venezuela et son chef d’État Nicolas Maduro, démocratiquement élu pour un second mandat en mai 2018.
Lors d´une déclaration conjointe à la presse, Pompeo a de nouveau fait preuve d’ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela en affirmant que le monde doit continuer d’appuyer les efforts du peuple vénézuélien pour revenir à la démocratie.
Il n’a toutefois pas mentionné le fait que, dans le cadre de l’offensive de Washington contre le gouvernement de Maduro, auquel il impose un blocus économique, financier et commercial qui génère des pertes de millions de dollars, la population est affectée par les barrières à l’importation de produits de base.
Nous voulons avoir un hémisphère de liberté, a-t-il dit, tandis que plusieurs voix sont d’avis que, si le gouvernement actuel des États-Unis était réellement engagé pour la liberté du continent, il ne devrait pas soutenir les coups d’État en Bolivie, ou le précédent au Brésil, ni les régimes meurtriers.
Évoquant la lutte contre le terrorisme et la coopération multilatérale qu’ils encouragent, Pompeo a souligné ce qu’il considère comme l’engagement de la Colombie dans la lutte contre toutes les formes de terrorisme.
Cependant, à l’intérieur de ce pays, différentes sources dénoncent ce qu’elles appellent un terrorisme d’État à un moment où l’on assiste à une escalade de la violence contre les leaders sociaux et les défenseurs des droits, ici qualifiée de génocide, et au milieu de révélations sur les interceptions illégales de l’armée concernant des membres du Congrès, des journalistes et des magistrats.
De l’avis de Pompeo, qui participe à la troisième Conférence Ministérielle de l’Hémisphère sur la Lutte contre le Terrorisme, le gouvernement colombien a répondu aux mobilisations sociales dans le respect de la dignité.
À cet égard, plusieurs voix dénoncent ce qu’ils qualifient de violations des droits de l’Homme par la force publique pendant les manifestations.
A son tour, Duque a réitéré son point de vue selon lequel il existe une crise migratoire au Venezuela, mais il n’a pas parlé du déplacement massif forcé dont sont victimes des milliers de personnes en Colombie en raison de groupes armés illégaux, du rejet de la militarisation et de l’exigence d’une présence intégrale des États dans les territoires.
Le chef de l’État a évoqué ce qu’il considérait comme des réussites dans la politique antidrogue, alors que son gouvernement est mis en cause pour avoir misé davantage sur l’éradication forcée et la fumigation nocive au glyphosate que sur la stratégie de substitution volontaire des cultures illicites, pourtant reflétée dans l’Accord de Paix signé en 2016.
La Colombie a conclu l´année 2019 avec un nombre record de cultures de coca car, selon des estimations provenant de différentes sources, le pays compte au moins 200 mille hectares de cultures à usage illicite.
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