Washington, 19 juin (Prensa Latina) Les États-Unis, pays qui compte le plus grand nombre de cas de coronavirus au monde, étendent consciemment la pandémie au-delà de leurs frontières en poursuivant la déportation d’immigrants, dénonce aujourd’hui un propre quotidien nord-américain.
Dans un éditorial diffusé ce vendredi, The New York Times a rappelé que le 21 mars, l’administration de Donald Trump a effectivement fermé les frontières à tous les migrants et demandeurs d’asile afin d’éviter le ‘grave danger’ d’une maladie contagieuse arrivant de l’étranger.
Selon la publication, cela rend encore plus ironique le fait que cette nation continue d’expulser des milliers de personnes, dont beaucoup sont infectées par le SRAS-Cov-2, responsable de la maladie du Covid-19, vers des pays pauvres mal équipés pour faire face à la pandémie.
Le président Trump et son conseiller politique principal Stephen Miller se sont montrés immunisés contre les critiques sur l’efficacité et la morale de leurs politiques de ligne dure, a ajouté le média, qui a soutenu que, pendant la pandémie, les déportations massives ne sont pas seulement cruelles, mais aussi dangereux pour la santé publique à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Semer et aviver la pandémie dans n’importe quelle nation ne feront que prolonger la crise sanitaire et aggraver les conditions qui ont conduit à la migration massive depuis El Salvador, le Guatemala, la Colombie, le Honduras, Haïti et le Mexique, a averti l´éditorial.
Il a cité l’exemple du Guatemala, où à la fin du mois d’avril, le gouvernement local a signalé que près d’un cinquième des cas de coronavirus dans ce pays étaient liés à des déportés des États-Unis.
Sur un vol de ce que l’on appelle ICE Air, du Service de l’immigration et des douanes, 71 des 76 personnes expulsées ont été infectées par le coronavirus, et lorsque les Centres de contrôle et de prévention des maladies se sont rendus au Guatemala pour vérifier la plainte, sur 12 personnes choisies au hasard toutes étaient infectées.
Après que le gouvernement guatémaltèque ait temporairement suspendu l’acceptation des vols de déportation, Trump a menacé d’infliger des amendes aux pays qui ont refuseraient ou retarderaient l’accueil des déportés.
Bien que les déportations aient diminué par rapport aux 23.103 cas signalés en janvier, probablement en raison d’une diminution du nombre d’arrivées à travers la frontière fermée, il y en a tout de même eu 18.011 en mars, 9.832 en avril, 7.141 en mai, et 2.221 lors des 13 premiers jours de juin.
La réponse responsable, pour ne pas dire humaine, au moment de la pandémie, aurait été de suspendre les déportations et de libérer le plus grand nombre possible d’immigrants des centres de détention qui, comme les prisons des États-Unis, sont devenus des incubateurs du virus, est-il estimé dans l´éditorial.
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