Bogotá, 18 décembre (Prensa Latina) Près d´une centaine de dirigeants de la FARC (parti politique Force Alternative Révolutionnaire du Commun né de l´ancienne guérilla du même acronyme), réunis lors de la troisième assemblée plénière du Conseil National de ce parti, ont exigé à l´État le respect et la mise en œuvre de l´Accord de Paix négocié à La Havane.
La réunion qui s´est tenue durant trois jours dans la localité de Melgar, département de Tolima, a été présidée par le leader du parti, Rodrigo Londoño, et a plaidé pour l´assurance des nécessaires garanties physiques et juridiques pour les anciens guérilléros.
Venus de toutes les régions du pays, les 81 délégués participant à la rencontre ont analysé la conjoncture politique actuelle et l´état de la mise en œuvre de ce qui a été accordé par les parties dans la capitale cubaine, puis ont tracé les objectifs de travail de l´organisation pour 2019.
« Nous ne demandons pas l´aumône, ce que la FARC expose c´est simplement que les accords que nous avons signés avec l´État colombien, après plus de cinq ans d´intenses négociations, soient respectés », a souligné Londoño lors d´une conférence de presse à la fin de l´événement.
Le président du parti a estimé que les forces et secteurs de la société colombienne favorables et engagés dans la réconciliation et la paix sont de plus en plus nombreux.
Il a cependant dénoncé la persistante situation d´insécurité juridique et physique pour les membres du parti, en signalant l´assassinat de 89 ex-guérilléros depuis la signature des accords.
Il a également qualifié d´injuste et d´arbitraire la détention en milieu carcéral des membres de la FARC Jesus Santich, Anayibe Rojas et Simon Trinidad, tout comme celle de 412 ex-combattants qui devraient déjà être libérés.
« Tout cela constitue une violation de nos droits politiques et des conditions convenues pour le retour à la vie politique légale », a-t-il considéré peu avant la fin de la rencontre.
Le texte final de l´événement qualifie de précaire la mise en place des accords, puis manifeste qu´il existe une grande différence entre le discours et les actes de l´actuel gouvernement d´Ivan Duque en ce qui concerne la paix.
« Nous devons bien le souligner, plus que l´intention de respecter ce qui a été accordé, ce que nous apercevons, jusqu´à maintenant, c´est une singulière attaque destinée à nuire aux fondements de ce qui a justement été convenu », a indiqué la direction de la FARC.
Mais l´ancienne guérilla a assuré qu´elle continuera de respecter scrupuleusement les accords et a exhorté le gouvernement colombien à « prendre le chemin du respect de la mise en œuvre de ce qui a été convenu, et non celui de la perfidie ».
peo/agp/tpa