Par António Rondón
Moscou, 24 avril (Prensa Latina) La Russie a aujourd’hui réitéré sa condamnation de l’application de la vieille Doctrine Monroe par les États-Unis afin de s’assurer la mainmise sur l’Amérique Latine, en particulier en ce qui concerne le Venezuela, Cuba et le Nicaragua.
Tant le secrétaire du Conseil National de Sécurité russe, Nikolai Patrushev, que les ministres de la Défense, Serguéi Shoigu et des Affaires Étrangères, Serguéi Lavrov, ont mentionné ces trois pays latino-américains comme étant les exemples les plus récents de la politique agressive menée par Washington.
Lors de son intervention devant la VIIème Conférence Internationale de Sécurité de Moscou, Patrushev a dénoncé l’application contre le Venezuela non seulement de méthodes d’agression hybrides, mais aussi d’autres méthodes plus traditionnelles comme la menace et le danger de l’utilisation de la force par les États-Unis.
Shoigu, pour sa part, a signalé qu’en Amérique Latine et dans les Caraïbes, Washington applique la Doctrine Monroe à la lettre et emploie pour cela tous les moyens à sa disposition dans le cas du Venezuela, de Cuba et du Nicaragua.
Lavrov partage ce même point de vue. Pour lui, les menaces lancées par la Maison Blanche contre ces trois nations latino-américaines est en rupture complète avec tout le système de règlements proposés par le droit international.
Patrushev a également fait remarquer que l’Occident est entrain de créer des foyers de conflit dans toutes les régions du monde, y compris en Europe, alors que la Russie cherche à faire de l’Europe un modèle de sécurité. Cette politique est dans l’intérêt de tout le monde, y compris celui de la Russie.
A l’opposé, l’Occident cherche à imposer des modèles politiques aux autres nations, sans exclure le Moyen Orient, au lieu de s’occuper des groupes de terroristes qui menacent la planète, a déclaré le secrétaire du Conseil National de Sécurité de Russie.
De même, Washington poursuit sa politique de détricotage du système de contrôle des armements en éliminant les accords allant dans ce sens au moment même où apparaissent de nouvelles armes dans d’autres domaines, des armes qui utilisent les nouvelles connaissances technologiques et sont aussi létales que les armes traditionnelles, estime Patrushev.
À son avis, il faudrait plutôt créer les conditions nécessaires pour construire une base légale pour pouvoir contrôler et analyser la portée de ces armes nouvelles.
Shoigu a rappelé que les changements intervenus dans le monde sont un facteur déterminant dans le développement des forces armées et il a dénoncé la fausse image que l’Occident a créée de la Russie pour justifier ses dépenses militaires et sa concentration de forces dans les pays limitrophes de cette nation.
Le ministre de la Défense a averti que Moscou répondrait de manière symétrique -à plus ou moins long terme- à cette augmentation de troupes de l´Organisation du Traité de l´Atlantique Nord (OTAN) à ses frontières.
Lavrov a aussi condamné les tentatives de l’Occident, et en particulier des États-Unis, pour subordonner les secrétariats d’entités internationales comme l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPAQ) afin de mieux pouvoir les manipuler.
Sans oublier que Washington dénigre les règles internationales et refuse de s’y plier tout en appliquant des règles spécifiques, élaborées en Occident, et tente de les imposer à d’autres nations, a ajouté le chef de la diplomatie russe.
Lavrov a toutefois tenu à remercier la présence à cette VIIème Conférence de représentants de plusieurs pays européens occidentaux en dépit des pressions exercées par les États-Unis pour qu’ils boycottent cet évènement qui prendra fin aujourd’hui, en fin de matinée.
Plus de mille représentants ont assisté à ce forum, parmi lesquels des ministres de la Défense et des chefs d’État. 110 pays étaient représentés, dont Cuba, la Serbie, l’Iran, la Chine, le Vietnam et le Venezuela.
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