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La Bolivie face à une escalade de tentative de coup d’État orchestrée par l’opposition

Par Jorge Petinaud

La Paz, 28 octobre (Prensa Latina) Le président du Comité Civique de Chuquisaca, Rodrigo Echalar, a appelé à renverser le gouvernement du président de Bolivie, Evo Morales, confirmant ainsi les dénonciations de ce dernier sur les projets de coup d’État fomentés par l’opposition.

Echalar a  déclaré, devant la presse, qu’à Chuquisaca « nous avons décidé que l’objectif principal de notre lutte était d’expulser Evo Morales du pouvoir ».

Et pour parvenir à cette fin, il a lancé un appel à ce que « toutes les institutions représentatives de l’État au niveau national soient assiégées et prises de force pour asphyxier l’État ».

Un autre de ses plans consiste à réunir une quantité suffisante de manifestants dans la ville de La Paz et encercler le palais du gouvernement afin de montrer le rejet par la population de l’administration d’Evo Morales, vainqueur des élections générales du 20 octobre avec 47,08 pour cent des bulletins, un avantage de plus de 600 mille voix sur son plus proche concurrent, Carlos Mesa.

Echalar propose de mettre en pratique ces actions dès ce lundi. Il insiste sur le fait que « la seule chose à faire n’est plus de se débarrasser d’Evo Morales par les urnes mais en descendant dans la rue et en se mobilisant ».

Luis Revilla, maire de La Paz et membre de la Coordination de Défense de la Démocratie récemment créée, et à la tête de laquelle se trouve Carlos Mesa, a confirmé qu’à partir de minuit, heure locale, tous les secteurs de la zone urbaine gouvernementale seraient touchés par « une grève civique » accompagnée de blocages et de manifestations.

À la suite de condamnations judiciaires concernant  deux entreprises, le maire avait pourtant promis de prendre des distances par rapport à l’activisme politique et de se concentrer sur la seule gestion de sa mairie.

Cependant, à la suite d’un récent voyage aux États-Unis, Revilla est réapparu aux côtés du candidat de Comunidad Ciudadana (Carlos Mesa). Il se trouvait avec lui lorsque, le 20 octobre,  Mesa a lancé son appel à la désobéissance civique et à des actions de rue sous prétexte d’une fraude électorale que personne n’a pour le moment démontrée.

Depuis lors, Revilla est devenu l’un des agitateurs les plus actifs des forces d’opposition. En lançant son appel à la mobilisation pour ce lundi, il a même exigé que le Mouvement vers le Socialisme (MAS, le parti du président Evo Morales) renonce aux célébrations qu’il a prévues à cette même date au sud de La Paz « afin d’éviter des  affrontements ».

Le journal « Cambio » rapporte que les appels d’Echalar et de Revilla ont coïncidé  avec une recrudescence des attaques contre le gouvernement de Morales publiées sur les réseaux sociaux par d’anciens élus boliviens et des personnes recherchées par la justice bolivienne qui ont trouvé refuge aux États-Unis.

D’autre part, ce dimanche, le Département d’État nord-américain a publié un communiqué exprimant son soutien à la délégation d’observateurs de l’OEA envoyée pour les élections du 20 octobre, délégation qui a adopté une attitude d’ingérence en se prononçant en faveur d’un second tour avant même que le décompte des bulletins n’ait été terminé.

De manière réitérée, le président Morales avait dénoncé, à la veille des élections, qu’un projet de coup d’État était en marche et que certains fonctionnaires de l’ambassade des États-Unis étaient impliqués dans l’opération.

Comme le signale Gene Sharp -auteur du Manuel pour un coup d’État- en Bolivie, une opération de déstabilisation est en cours sous le nom de révolution « des couleurs » ou « de velours ».

L’opposition a engendré un climat de mal-être dans la société bolivienne avec ses dénonciations quotidiennes de corruption, d’intrigues du Tribunal Suprême Électoral et la propagation de fausses rumeurs qui ont été immédiatement converties en « vérités » par les réseaux sociaux.

Parallèlement, ces mêmes forces ont développé une intense campagne en défense de la liberté, des droits de l’Homme et de la démocratie, accompagnée d’accusations de corruption, de fraude et de dictature contre le gouvernement.

La veille des élections et après celles-ci, des appels à descendre dans la rue ont été lancés, les dernières  journées ayant été marquées par des incendies, des actes de vandalisme et d’incitation au racisme que l’on a essayé de faire passer pour des revendications politiques et sociales.

Ces actes de manipulations, dirigés particulièrement à un jeune public, ont caractérisé cette première phase du projet. Ils avaient pour but de faire descendre la jeunesse dans la rue afin qu’elle proteste avec violence et prenne d’assaut les institutions.

Par ces grèves et ces blocages, comme ceux qui ont lieu à La Paz et dans d’autres grandes villes, la droite est en train de créer une atmosphère de guerre psychologique destinée à déstabiliser l’État et à engendrer un climat d’ « ingouvernabilité ».

La dernière étape dans ce processus est l’appel lancé par Echalar depuis Chusquisaca afin de parvenir à contrôler les institutions en utilisant des émeutes de rue et à forcer le président à se démettre en maintenant la pression des manifestants.

Face à cette escalade, le président Morales et d’autres dirigeants demandent à la population de ne pas tomber dans le piège de ces provocations et d’éviter d’offrir à l’opposition les victimes  dont elle a besoins pour rendre les autorités et la gauche responsables de la situation.

Peo/tgj/jpm

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