Par Sinay Céspedes Moreno
Quito, 6 novembre (Prensa Latina) La décision de mise en détention préventive contre l’ex-législateur d’Équateur, Virgilio Hernández, accroit aujourd’hui les allégations de persécution politique qui pèsent sur le gouvernement de ce pays sud-américain.
Le dirigeant du Mouvement Révolution Citoyenne a été associé à l’enquête ouverte contre au moins quatre représentants de cette formation politique, composée de partisans et d’anciens fonctionnaires de l’ancien Président Rafael Correa.
Hernandez est accusé de rébellion présumée pendant les journées de protestation sociale contre les mesures économiques du gouvernement du moisd´octobre dernier, délit qu’il nie avoir commis.
‘Je suis et j’ai été un rebelle, mais je n’ai pas commis le délit de rébellion’, a-t-il affirmé sur son compte twitter, peu avant de se rendre à l’audience qui a eu lieu à la cour provinciale de Pichincha, où la mesure conservatoire a été appliquée et imposée pour toute la durée de l’enquête pour avoir prétendument appelé le peuple équatorien à se soulever.
La décision de se rendre à l’audience a été saluée par beaucoup, tandis que d’autres lui ont recommandé de ne pas y assister, pour se prémunir contre la persécution politique ouverte contre les partisans et anciens collaborateurs de Rafael Correa.
Qu’ils enquêtent sur ce qu’ils veulent. Nous sommes des opposants et nous croyons en la démocratie. Ils veulent nous anéantir parce qu’ils nous croient ennemis politiques, a-t-il condamné juste avant d’entrer dans la cour, devant des dizaines de personnes qui venues le soutenir.
La réaction à son arrestation par des déclarations de politiciens, d’organisations sociales et de la population en général ne s´est pas faite attendre.
L’Equateur se couche avec un nouveau prisonnier politique, compagnon de luttes toujours démocratiques, pacifiques, pour les droits, aujourd’hui accusé de rébellion par ce gouvernement pervers, a assuré l’ancien chancelier Guillaume Long.
Sur son compte Twitter, Long a ajouté : « Virgilio vaincra. Et l’Équateur reviendra sur la voie de la justice et de la démocratie ».
Pour sa part, la députéeMarcelaAguiñaga a estimé que la résistance et le courage ont le nom et le visage de Virgilio Hernández.
Un homme simple qui, tout en sachant qu’il s’agit d’un procès injuste, est venu à l’audience. Si quelque chose reste de l’État de droit, Virgilio devrait pouvoir se défendre en liberté, a-t-elle souligné.
Même ceux qui ne partagent pas la ligne idéologique de l’ancien député le considèrent comme un prisonnier politique.
Depuis quand appeler ou diriger une manifestation sociale est un crime ? Virgilio Hernández, avec qui je ne partage ni amitié, ni idéologie, ni rien, devient un autre prisonnier politique ! C’est aussi simple que ça et personne ne pourra le traiter de lâche parce qu’il s’est présenté à l´audience, il n’a pas eu peur d’eux !, a déclaré l’ancien législateur Christian Viteri.
Hernandez a été lié par le parquet au procès d’autres membres de la Révolution Citoyenne, comme la préfète de Pichincha, Paola Pabón, emprisonnée depuis le 16 octobre dernier également pour rébellion présumée avec Christian Gonzalez et Pablo del Hierro.
Pabón et Hernandez sont accusés par le pouvoir exécutif national d´avoir tenté de déstabiliser le gouvernement, dans le cadre d’un supposé plan de coup d’État, prétendument organisé par Correa depuis la Belgique et dont l’administration centrale a également tenu responsable le chef d’État vénézuélien, NicolásMaduro.
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