Ce chiffre représente une augmentation de 14 % du nombre de victimes par rapport au trimestre précédent, selon le rapport du Département des droits de l’homme du Binuh.
En outre, au cours de la période étudiée, 238 personnes ont été lynchées dans le cadre du mouvement populaire Bwa Kale en raison de leurs liens supposés avec les gangs.
« Bien que certains de ces lynchages aient semblé spontanés, d’autres ont été encouragés, soutenus ou facilités par des policiers et des membres de gangs du G-9 et de leurs alliés. Le mouvement a également été incité par des messages diffusés par des personnalités publiques à la radio et sur les médias sociaux », a condamné le Binuh.
La violence continue de sévir dans la zone métropolitaine de cette capitale, ainsi que dans le département de l’Artibonite, tandis que les viols et l’exploitation sexuelle sont utilisés dans les zones contrôlées par les gangs comme une arme pour semer la peur et punir la population, a déploré l’organisme.
Le département de l’Ouest a continué d’enregistrer le plus grand nombre de personnes tuées, blessées et enlevées (82 % des cas) et les municipalités de Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, Pétion Ville et Port-au-Prince ont été particulièrement touchées, selon le rapport.
En outre, il est signalé que 13 officiers ont été tués dans des actes de violence liés à des bandes et qu’au moins 467 membres présumés de bandes avaient été tués, dont 238 par des lynchages populaires, 119 lors d’opérations de police, 96 lors d’affrontements avec d’autres groupes armés et 7 pour exécutions extrajudiciaires de commissaires du gouvernement des Cayes et de Miragoâne.
Suite à sa visite dans le pays à la mi-juin, l’expert indépendant des Nations unies pour les droits de l’homme, William O’Neill, a appelé la communauté internationale à soutenir la transition vers un système de gouvernement renforcé et à déployer une force internationale spécialisée pour aider la police.
Ce pays des Caraïbes est plongé depuis des années dans une grave crise humanitaire, économique, politique et sécuritaire qui s’est aggravée après l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Face à cette situation, le Gouvernement a demandé le déploiement de troupes étrangères spécialisées, une demande qui suscite encore des doutes dans la population quant à l’expérience des interventions militaires passées.
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