Brasilia, 11 décembre (Prensa Latina) Le Comité des Droits de l´Homme des Nations Unies à Genève évalue l´action de l´ancien juge Sergio Moro qui a accepté d´être le ministre de la Justice du futur gouvernement brésilien, étant le même qui a condamné l´ex-présiden Luiz Inacio Lula a Silva.
« Sergio Moro a scellé le destin du Brésil en acceptant d´être ministre de (Jair) Bolsonaro. Cela a été la goutte d´eau de trop », a affirmé un membre de cette commission chargé d´analyser des plaintes qui y sont présentées, selon ce que souligne le renommé journaliste Eduardo Guimaraes sur le Blog de la Ciudadania.
Le bloggeur rappelle que la première plainte déposée par la défense de l´ex-président a été présentée à l´ONU en 2016 et accusait Moro de violer les droits de Lula.
« La défense de Lula avait alors fait appel à une office britannique spécialisée en Droits de l´Homme », indique le journaliste.
Guimaraes révèle que « l´avocat Geoffray Robertson avait alors questionné l´impartialité de Moro, et que depuis lors la défense de l´ancien dirigeant allègue qu´il a condamné Lula car il avait un projet politique en tête ».
« En août dernier, le Comité des Droits de l´Homme de l´ONU a établi une mesure préliminaire pour que la Justice Électorale brésilienne permette à Lula d´être candidat (aux élections présidentielles) et l´autorise à donner des entretiens à la presse », souligne le chroniqueur.
Il poursuit sur le fait qu´en septembre dernier, le Tribunal Supérieur Électoral de ce pays a cependant ignoré le traité signé par le Brésil, et a refusé à Lula le droit que la Constitution octroie à tous les brésiliens: celui d´être considéré innocent jusqu´à ce qu´il n´existe plus aucune possibilité de recours judiciaires.
Pour le journaliste, « l´adhésion de Moro au Gouvernement de Bolsonaro, après avoir adopté des mesures en tant que juge lors de la campagne électorale, notamment pour porter préjudice au candidat présidentiel Fernando Haddad (qui a remplacé Lula pour le Parti des Travailleurs), prouve que la plainte formulée par l´ancien président était bien réelle ».
« Le Brésil sera sanctionné par l´ONU à la fin du premier semestre 2019. La sanction consistera en la condamnation de l´État brésilien pour persécution politique d´un ancien président de la République, et alors leader de l´opposition, dans le but d´influencer sur le processus électoral 2018 », prédit le bloggeur.
Début novembre, Moro a jeté aux oubliettes ses fermes assertions d´il y a deux ans, lorsqu´il avait dit être bien loin de la politique, en acceptant l´invitation de Bolsonaro à prendre la tête du Ministère de la Justice le 1er janvier prochain.
Compte tenu de ce nouveau scénario, la défense de Lula a présenté devant le Tribunal Suprême Fédéral un nouvel habeas corpus, demandant la mise en liberté de l´ancien leader ouvrier puisque la partialité politique de Moro est évidente.
Par le biais d´un communiqué, les avocats de l´ancien chef d´État ont expliqué chercher à obtenir par cette action la nullité du procès et la liberté de leur client, accusé de prétendus actes de corruption.
« Lula est victime d´une réelle chasse judiciaire de la part d´un agent en robe noire qui a injustement utilisé des dossiers judiciaires pour poursuivre politiquement un citoyen, cherchant à annuler ses libertés et ses droits les uns après les autres », ont indiqué les juristes de la défense.
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